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Introduction au droit
Point sur l’application de la loi dans le temps
La résolution des conflits de lois dans le temps est soumise à des exigences contradictoires (A. Marais, « Le temps, la loi et la jurisprudence : le bon, la brute et le truand », in Au-delà des codes, Mélanges en l’honneur de M.-S. Payet , Dalloz, 2011, p. 384 ; adde , du même auteur, Introduction au droit, Vuibert, 5 éd., n° 202s., spéc. n° 207 ). Le progrès du droit conduit à favoriser l’application de la loi nouvelle, censée être meilleure que la loi ancienne : si une réforme est intervenue, c’est qu’elle était opportune.
Ce principe temporel est également justifié par le principe d’égalité des citoyens devant la loi , qui commande une unité d’application de la législation. En même temps, la sécurité juridique s’oppose à l’application dans le passé de la loi nouvelle : on ne peut remettre en cause, rétroactivement, ce qui a été acquis sous l’empire de la loi ancienne, fût-ce au nom du progrès du droit. Pour concilier ces différents objectifs, l’article 2 du Code civil interdit depuis 1804 à la loi de rétroagir sur le passé et circonscrit son application à l’avenir.
C’est ainsi que la jurisprudence applique, conformément à ce texte, ces deux principes complémentaires que sont la non-rétroactivité de la loi nouvelle et son application immédiate . Logiquement, la jurisprudence les met en œuvre de manière dualiste, distinguant le passé et le futur : elle empêche l’application la loi nouvelle à des situations antérieures à son entrée en vigueur, la réservant, « pour l’avenir » (C. civ., art. 2), à celles qui lui sont postérieures.
Le principe de non-rétroactivité de la loi nouvelle
Justification : ce principe est fondé sur un concept plus large : la sécurité juridique, dont découle l’interdiction de remettre des situations juridiques valablement constituées sous l’empire de la loi ancienne.
Signification : En l’absence d’effet rétroactif, les conditions de validité passées et les effets passés d’une situation juridique, légale ou contractuelle, sont soustraits à l’application de la loi nouvelle.
■ La loi nouvelle n’a pas d’emprise sur les conditions de validité d’une situation juridique légale ou contractuelle passée.
Cette règle connaît deux déclinaisons :
· D’une part , une situation que la loi proscrivait dans le passé ne pourra pas être régularisée grâce à la loi nouvelle ; par exemple, un couple homosexuel qui s’est marié en 2010 verra son mariage invalidé et la loi de 2013 ayant légalisé le mariage entre personnes de même sexe n’aura pas pour effet de le valider ex post , en vertu du principe de non-rétroactivité.
· D’autre part , une situation qui s’était constituée conformément à la loi ancienne ne pourra pas être invalidée par la loi nouvelle ; par exemple, si une loi était prise en 2022 pour supprimer celle de 2013 et restaurer l’interdiction du mariage homosexuel, cette loi nouvelle n’aurait pas pour effet d’invalider les mariages homosexuels célébrés entre 2013 et 2022, en vertu du principe de non-rétroactivité.
■ La loi nouvelle n’a pas d’emprise sur les effets passés d’une situation juridique légale ou contractuelle.
Par exemple, un contrat de prêt stipulant un taux d’intérêt de 5% a été conclu en 2015 pour 5 ans. La perception des intérêts est un effet du contrat. Partant, si une loi nouvelle promulguée en 2021 abaisse le seuil des taux d’intérêts des prêts à 3%, l’emprunteur ne pourra pas se prévaloir de cette nouvelle loi pour obtenir la restitution des intérêts supérieurs à 3% versés avant l’entrée en vigueur de cette nouvelle loi, en vertu du principe de sa non-rétroactivité.
Exceptions : il existe 3 types de lois rétroactives :
· les lois de validation , visant à régulariser, de manière rétroactive, des actes annulés ou susceptibles de l’être par le juge ;
· les lois interprétatives , visant à clarifier l’interprétation d’un texte antérieur ; s’incorporant à la loi qu’elle interprète, la loi interprétative rétroagit, en principe, à la date d’entrée en vigueur de la loi interprétée ;
· les lois déclarées rétroactives par le législateur .
Le principe de l’application immédiate de la loi nouvelle
Justification : complétant le précédent, ce principe se justifie par le double objectif d’assurer le progrès du droit et l’unité de la législation.
Signification : la loi nouvelle saisit les situations à venir auxquelles elle s’applique dès la date de son entrée en vigueur.
La loi nouvelle s’applique aux conditions de validité d’une situation juridique, légale ou contractuelle, à venir.
Par exemple, une loi de 2013 a rendu valable le mariage entre personnes de même sexe. Les couples homosexuels qui n’avaient pu se marier avant 2013 pourront valablement se marier postérieurement à l’entrée en vigueur de cette date, en vertu de l’application immédiate de la loi nouvelle.
La loi nouvelle s’applique aux effets à venir, non encore réalisés, des situations légales antérieurement constituées.
Par exemple, si une loi supprime en 2022 l’obligation de fidélité entre époux, à partir de cette date, les époux ne se devront plus, juridiquement, fidélité, en vertu de l’application immédiate de la loi nouvelle.
Exception : la survie de la loi ancienne aux effets futurs d’un contrat. Les effets futurs des contrats conclus antérieurement à une loi nouvelle, même s’ils continuent à se réaliser postérieurement à cette loi, demeurent régis par les dispositions sous l’empire desquelles ils ont été passés.
Par exemple, un contrat de prêt est conclu en 2010 pour une durée de 10 ans. Il stipulait un taux d’intérêt de 5%. En 2015, entre en vigueur une loi nouvelle qui proscrit de fixer un taux supérieur à 3% : cette loi ne s’applique pas aux intérêts à percevoir entre 2015 et 2020 (effets futurs du contrat), qui resteront fixés au taux de 5% sans être ramenés au nouveau taux de 3%.
NB : La loi nouvelle ne s’appliquera pas davantage aux effets passés du contrat en vertu du principe de non-rétroactivité : les intérêts perçus à 5% entre 2010 et 2015 resteront acquis au prêteur.
Dernière application jurisprudentielle
Au cœur d’une décision récente de la Cour de cassation étaient discutés ces deux principes temporels d’application de la loi ( Civ. 3 e , 3 juin 2021, n° 20-12.353 ).
En l’espèce, le 26 décembre 2013, une société avait acquis un immeuble au sein duquel un couple de locataires résidait en vertu d’un bail d’habitation soumis à la loi du 6 juillet 1989. Le 6 juin 2014, la bailleresse avait conclu une convention avec l’État, en application de l’article L. 351-2 du Code de la construction et de l’habitation, pour conférer à l’immeuble le statut d’HLM. Les locataires ayant refusé de s’acquitter d’un supplément de loyer de solidarité notifié courant 2015, la bailleresse les avait assignés en paiement, après qu’une loi du 23 novembre 2018 soit venu modifier le régime applicable pour instaurer, au profit des locataires titulaires d’un bail en cours de validité lors de la signature d’une convention avec l’État par un organisme d’habitations à loyer modéré, une option leur permettant soit de conserver leur ancien bail soit de conclure un nouveau bail conforme aux stipulations de la convention.
Sa demande ayant été accueillie en appel, le couple de locataires forma un pourvoi en cassation fondé à la fois sur le principe d’application immédiate de la loi nouvelle et sur l’exception au principe de sa non-rétroactivité tirée du caractère interprétatif de la loi nouvelle dont il demandait l’application :
· par un premier moyen , fondé sur la règle selon laquelle la loi nouvelle régit immédiatement les effets légaux des situations juridiques ayant pris naissance avant son entrée en vigueur et non définitivement réalisées , les demandeurs au pourvoi contestaient le refus des juges du fond d’appliquer au litige la nouvelle loi de 2018, qui exclut que les locataires titulaires d’un bail soumis à la loi du 6 juillet 1989, repris par un organisme d’habitation à loyer modéré et n’ayant pas conclu un nouveau bail, puissent se voir réclamer un supplément de loyer de solidarité ; ils reprochaient en conséquence à la cour d’appel d’avoir refusé d’appliquer au litige la loi nouvelle avant son entrée en vigueur, pour décider que la société bailleresse pouvait leur réclamer un supplément de loyer de solidarité jusqu’au 25 novembre 2018 (date d’entrée en vigueur de la loi nouvelle), tout en relevant que la conclusion d’un nouveau bail ne leur avait pas été proposée ;
· par un second moyen , ils excipaient du caractère interprétatif du nouveau texte , en ce qu’il restaure l’option du titulaire d’un bail d’habitation repris par un organisme d’habitation à loyer modéré, entre le maintien de la soumission de son bail au régime de la loi du 6 juillet 1989, exclusif du paiement d’un supplément de loyer de solidarité, et la soumission du bail au régime du bail conventionné, impliquant un tel paiement, option que la jurisprudence de la Cour de cassation avait paralysée.
De manière quelque peu maladroite, la Cour leur répond que la loi nouvelle, ne disposant que pour l’avenir, ne peut modifier les effets légaux d’une situation juridique définitivement réalisée lors de son entrée en vigueur. Pour la troisième chambre civile, l’impossibilité d’appliquer la loi nouvelle au litige se justifie par le principe de son application immédiate, alors qu’en réalité, cette impossibilité trouve sa cause dans le principe de non-rétroactivité de la loi nouvelle. Il est à noter que ce n’est pas la première fois qu’une haute juridiction procède par confusion entre ces deux principes distincts, quoique complémentaires (v. CE, ass., 24 mars 2006, KPMG , n° 288460). Quoi qu’il en soit, la loi nouvelle ne pouvait en l’espèce s’appliquer aux effets passés et définitivement réalisés d’une situation juridique, en l’occurrence contractuelle.
La Cour complète sa réponse en ajoutant qu’il résulte des termes de la loi du 23 novembre 2018 et des travaux parlementaires que cette disposition est dépourvue de caractère interprétatif qui aurait pu justifier, par exception, son application rétroactive .
Elle approuve en conséquence la cour d’appel d’avoir exactement retenu que les dispositions antérieures à la loi nouvelle s’appliquaient au logement occupé par les locataires dès la signature de la convention du 6 juin 2014, de sorte que la bailleresse n’était pas tenue, comme seule la loi nouvelle le prescrit, de leur proposer un nouveau bail. Et de juger que cette juridiction a déduit à bon droit de ces motifs, dont il résultait que les effets légaux de cette convention étaient définitivement acquis lors de l’entrée en vigueur de la loi nouvelle du 23 novembre 2018, que la société bailleresse avait pu, conformément à la loi ancienne, valablement notifier dès 2015 un supplément de loyer de solidarité à ses locataires, dont le pourvoi est alors rejeté.
■ Dalloz coaching : L’application de la loi dans le temps
■ CE, ass., 24 mars 2006, KPMG , n° 288460 A : AJDA 2006. 1028, chron. C. Landais et F. Lenica ; ibid. 841, tribune B. Mathieu ; ibid. 897, tribune F. Melleray ; D. 2006. 1224 ; ibid. 1190, chron. P. Cassia ; ibid. 1226, point de vue R. Dammann ; Rev. sociétés 2006. 583, note P. Merle ; RFDA 2006. 463, concl. Y. Aguila ; ibid. 483, note F. Moderne ; RTD civ. 2006. 527, obs. R. Encinas de Munagorri.
Auteur :Merryl Hervieu
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L'application de la loi dans le temps
Article 2 du Code civil : La loi ne dispose que pour l'avenir ; elle n'a point d'effet rétroactif.
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1. - l'application de la loi dans le temps.
§ 1. L’application de la loi dans le temps
131 Vie de la loi. – La loi doit, pour devenir applicable, être au préalable entrée en vigueur (I). Elle acquerra ainsi par ce procédé une force obligatoire qui n’est pourtant pas sans limite temporelle : la loi peut en effet être abrogée et disparaître ainsi de l’ordre juridique (II) et elle peut entrer en conflit avec des lois plus anciennes (III).
I. L’entrée en vigueur de la loi
Application de la loi
132 Entrée dans le droit positif. – L’entrée en vigueur 603 fera entrer la loi, à l’issue d’un processus précis s’étalant dans le temps, dans le droit positif. Les conditions de l’entrée en vigueur de la loi (A) et la fixation de sa date (B) sont régies par l’ article 1 du Code civil 604 tout comme ses effets (C).
A. Les étapes préalables à l’entrée en vigueur de la loi
133 L’édiction de la loi. – L’entrée en vigueur de la loi passe par une procédure préalable d’ édiction 605 , en deux temps : la loi doit ainsi d’abord faire l’objet d’une promulgation , qui sera ensuite suivie d’une publication . Cette procédure d’édiction ne concerne pas les décrets. Cette catégorie d’acte réglementaire ne faisant pas l’objet d’un vote de l’assemblée, il n’existe pas à leur égard de promulgation. Les décrets sont dits exécutoires par nature. Leur entrée en vigueur résultera alors de[...]
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Th. Raptopoulos , L’entrée en vigueur de la loi, th. Paris 1, 2018.
Pour les actes réglementaires, v. encore les articles L. 221-2 et L. 221-3 du Code des relations entre le public et l’administration . Des considérations liées au succès espéré d’une loi rentrent aussi en ligne de compte pour fixer la date d’entrée en vigueur et conduisent les rédacteurs de lois à s’interroger sur ses modalités d’application dans le temps. V. Guide de Légistique , La Doc. fr., 2017, p. 32 s.
Certains auteurs poursuivent finement l’analyse en considérant que « l’édiction » résultant de la promulgation et de la publication rend la loi « observable » et fixe ainsi « la date à laquelle son existence doit être connue des sujets de droit pour s’y soumettre ». Tandis que « l’entrée en vigueur » rend la loi « applicable », et détermine « la date des actes de conduite humaine qu’elle a vocation à régir » (v. C. B léry , 5 e éd. de cet ouvrage n° 167 ; C. B léry , L’efficacité substantielle des jugements civils (J. H éron (dir.), préface P. M ayer ), LGDJ, Bibl. dr. privé, 2000, n° 328, n o 513 et 514 ; J. H eron , Principes du droit transitoire , Dalloz, Philosophie et théorie du droit, 1996, n o 18 s. ; L. B ach , Rép. civ. Dalloz 2004, v. lois et décrets, n o 226 s. ; P. F leury-Le G ros , Contribution à l’analyse normative des conflits de loi dans le temps en droit privé interne , thèse Dalloz, Nouvelle bibl. thèses, 2005). Dans la majorité des cas, ces auteurs reconnaissent toutefois que les dates « d’observation » et « d’application » de la loi coïncident : la date d’effet de la loi est bien celle de l’édiction. Ceci n’est toutefois pas le cas dans le cas des lois rétroactives (v. infra ) dans lesquelles la date « d’application » est fixée antérieurement à la date « d’observation » de la loi, ce qui conduit ces auteurs à voir dans cette situation une hypothèse « d’entrée en vigueur avancée ». V. C. B léry , 5 e éd. de cet ouvrage, n° 167.
Sur ce processus de délégation de compétence législative, de la loi d’habilitation à son parachèvement par une loi de ratification par le Parlement, v. supra n° 120 .
G. Jèze , « La promulgation des lois », RDP 1918.378.
Cons. const., 23 août 1985, n° 85-197 DC , cons. 15. V. la célèbre définition doctrinale de Carré de Malberg, Contribution à la Théorie générale de l’État (Sirey, t. I, 1220, p. 429), spécialement d’après les données fournies par le droit constitutionnel français : la promulgation a une triple destination : elle est d’abord une constatation de l’adoption de la loi par l’organe législatif ; elle est la certification de l’existence de la loi et de son texte ; enfin, elle est l’affirmation de sa valeur impérative et exécutoire. En trois mots : « constater, certifier, affirmer ».
V. art. 1 C. civ. « Les lois sont exécutoires dans tout le territoire français, en vertu de la promulgation qui en est faite par le président de la République ».
CE, 27 oct. 2015, n° 388807 , Fédération démocratique alsacienne , Rec. : « La promulgation est l’acte par lequel le président de la République atteste, en apposant sa signature, l’existence de la loi et donne l’ordre aux autorités publiques d’observer et de faire observer cette loi ».
V. art. 10 C. 1958.
V. G.-P. Guglielmi , « Distinguer la promulgation de la publication », in G. Faure et G. Koubi (dir.), Le titre préliminaire du code civil , Economica, Études juridiques, 2003, p. 59 ; D. Guignard , « La promulgation des lois : une prérogative du Chef de l’État en quête d’identité juridique », RRJ 2008/4, p. 2043. La promulgation révélerait ainsi avant tout l’intention du chef de l’État de ne pas demander une nouvelle délibération de la loi et de ne pas saisir le Conseil constitutionnel. En ce sens. G.-P. Guglielmi , art. préc., p. 71.
Pour comprendre de visu ce virtuel, les étudiants pourront regarder le site de l’Élysée, qui contient des mises en scène vidéo de la promulgation par le président de la République. V. le film de l’acte de promulgation de la loi sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme par le président de la République Emmanuel Macron : http://www.elysee.fr/videos/new-video-106/ .
V. G.-P. Guglielmi , art. préc., p. 77.
V. G-P. G uglielmi , art. préc., p. 70.
Sur les difficultés à déterminer la date de la loi en présence d’un conflit de normes résultant de l’exercice concurrent du pouvoir législatif au sens matériel par le Parlement (auteur d’une loi) et par le gouvernement (auteur d’une ordonnance) ayant le même objet, v. l’intéressant article de J. Boisson , « La difficile détermination de la date de la loi », RTD civ . 2019-2, p. 243 : article à lire une fois que les notions de base sur la question sont bien comprises.
JO , 26 mars 2014.
V. N. M olfessis , « Le titre des lois », Mélanges Catala , Litec, 2001, p. 61.
Pour le Conseil constitutionnel, « la promulgation de la loi par le Président de la République vaut ordre à toutes les autorités et à tous les services compétents de la publier sans délai » ; Cons. const., 25 juill. 2001, n° 2001-448 DC , cons. 64.
V. art. L. 221-9 du CRPA : « sont publiés au Journal officiel de la République française les lois, les ordonnances accompagnées d’un rapport de présentation, les décrets, et lorsqu’une loi ou un décret le prévoit, les autres actes administratifs ».
Les textes européens sont quant à eux publiés au JO des communautés européennes, aujourd’hui appelées JO de l’Union européenne (JOUE).
V. Infra ce chapitre Ligne d’horizon 6 : Diffusion, accès et appropriation du droit à l’heure du numérique.
L’article L. 221-14 du CRPA prévoit encore les conditions de la publication des actes individuels, comme ceux relatifs à l’état et à la nationalité des personnes : ils devront être publiés dans des conditions garantissant qu’ils ne font pas l’objet d’une indexation par des moteurs de recherche.
Le Journal officiel électronique authentifié ( www.journal-officiel.gouv.fr ) publie les textes législatifs et réglementaires de la République française à l’exception des textes relatifs à l’état et la nationalité des personnes. Ce JO authentifié et sécurisé ne doit pas être confondu avec la version que l’on trouve sur Légifrance.
Cette pratique des errata peut aussi concerner les propositions de lois souvent déposées en urgence au Parlement (v. par ex. JORF n° 0055 du 7 mars 2018, texte n° 138 : erratum aux documents enregistrés à la présidence du Sénat) ou encore d’autres types de texte de nature réglementaire comme les circulaires d’application par exemple ou encore des avenants à des conventions collectives.
V. Cass. 3 e civ., 12 juill. 1976, Bull. civ. III, n° 314.
V. Cass. soc., 8 mars 1989, n° 86-13783 : « La rectification d'une erreur purement matérielle dans la publication d'un texte législatif ou réglementaire s'incorpore à la rédaction de ce texte et a force obligatoire dès la date de mise en vigueur du texte primitif ».
V. la circulaire du 29 févr. 2008 relative à l’application des lois, JORF 7 mars 2008, p. 4233.
D. de Bechillon , « À propos de l’obligation faite au gouvernement de prendre des règlements d’exécution des lois », AJDA 2009. 686.
R. Libchaber , « Le décret d’application, norme paradoxale », RTD civ . 1998. 788.
V. C. B léry , « Les nouvelles règles d’entrée en vigueur des lois et de certains actes administratifs », RLDC 2004/5, n° 204, P. D eumier , « Des myriamètres à l’internet : les nouvelles règles d’entrée en vigueur de la loi », RTD civ . 2004, p. 585.
La loi entrait ainsi en vigueur à Paris un jour franc ( i.e. 24 h courant de minuit à minuit) après sa publication au JO et en Province un jour franc après que le JO soit parvenu au chef-lieu d’arrondissement.
J. Huet , « Le nouvel article 1 er du Code civil : une réforme confuse et timorée », Mélanges Le Tourneau, Dalloz, 2007, p. 439 s.
Cette date fixée par la loi elle-même est par principe postérieure à celle de la publication de la loi, puisque la loi est censée en vertu de l’ article 2 du Code civil disposer pour l’avenir et ne peut qu’à titre exceptionnel être rétroactive et ainsi s’appliquer à des situations nées avant son application. V. infra.
À une exception près concernant l’article 39, al. 2, v. art. 47, loi n° 2006-728 du 23 juin 2006 , JO 24 juin.
Le législateur contemporain associe parfois cette entrée en vigueur retardée, avec l’entrée en vigueur échelonnée dans le temps d’un même dispositif juridique.
Une loi est considérée comme étant d’application directe par le Sénat si le texte législatif ne prévoit aucun texte réglementaire. V. Sénat, Rapport d’information n° 510 fait sur le bilan annuel de l’application des lois au 31 mars 2018 par Mme V. Létard, p. 9.
JO du 7 mars.
J.-M. P ontier , « L’application des lois, un effort toujours recommencé », JCP G 2008, act. 223.
CE, Ass., 27 nov. 1964, Veuve Renard, Rec. p. 590 ; CE, 27 juill. 2005, Association Bretagne Ateliers, n° 261694.
CE, 28 juill. 2000, Association France nature environnement, n° 204024, v. J. L achieze , « Le fondement constitutionnel de l’obligation pour le pouvoir réglementaire d’exécuter les lois », LPA , 17 nov. 2000, n° 230, p. 14 ; CE, Ass., 28 mars 1997, UNAF, n° 180943 ; 27 juill. 2005 – 13 juill. 2007 – 17 déc. 2008, Syndicat national des pharmaciens praticiens hospitaliers universitaires et autres, n° 270327. V. encore les décisions du Conseil d’État en date du 28 mars 2018 et du 9 mai 2018 enjoignant au Gouvernement, assortie d’une astreinte, de prendre plusieurs textes d’application de la loi dite « Grenelle II ».
V . infra, Ligne d’horizon n° 6 La mesure de l’effectivité des lois : d’une préoccupation de sociologie juridique à une préoccupation étatique.
V. P. D eumier , « Loi v. décret d’application », RTD civ. 2011. 499, spéc. p. 501.
V. sur ces notions voir supra n° 115 et 120 .
R. L ibchaber , RTD civ. 1998, 788.
V. Ph. M alaurie , P. M orvan , Introduction au droit , n° 280.
Pour en avoir une vue précise, il sera possible de consulter utilement les statistiques officielles contenues sur le site du Sénat qui chaque année réalise un bilan de l'application des lois.
Sur cette abrogation de dispositions législatives paralysées faute de décret d’application, v. P. Deumier , « Loi v. décret d’application », RTD civ . 2011. 499.
Sur les différents degrés de la force obligatoire et les règles impératives, ou d’ordre public, ou supplétives. V. supra n° 15 .
V. supra partie 1, chap. 1 n° 12 à 17.
V. infra, ce chapitre Ligne d’horizon 6 : La mesure de l’effectivité des lois : de la préoccupation de sociologie juridique à la préoccupation étatique .
C. Puigelier , Lire la maxime « nul n’est censé ignorer la loi » , Mare et Martin, 2015. V. P. D eumier , « La publication de la loi et le mythe de sa connaissance », LPA , 6 mars 2000, n° 46, p. 6. F. T erre , « Le rôle actuel de la maxime Nul n’est censé ignorer la loi », in Études de droit contemporain , tome XXX, 1966, p. 91.
La question de la compréhension des textes et de leur appropriation relève de l’« accessibilité intellectuelle » (P. D eumier , op. cit, n° 253-255), ou active est tout autre. V. infra ce chapitre Ligne d’horizon 7 : Diffusion du droit, accès au droit et appropriation de l’information juridique à l’heure du numérique.
F. Terré , Le droit , Flammarion, Dominos, 1999, p. 62.
Ce fut le cas par exemple dans l’hypothèse où une attestation a été remise par un officier de police judiciaire suivant les instructions d’un vice-procureur de la République (Cass. crim., 11 mai 2006, JCP 2006, II, 10207, note O. F ardoux ).
P. D eumier , Introduction au droit, préc. p. 222, n° 250.
V. F. Terré , N. Molfessis , Introduction générale au droit , 12 e éd., Dalloz, Précis, 2020, p. 578, n °473.
Sur les questions posées par ce texte original. V. not. A. Perrin et A. Vidal-Naquet , « Quel droit à l’erreur », AJDA 2018. 1837.
Ph. Malaurie , P. Morvan , op. cit ., n° 215.
F. Terre , N. Molfessis , op. cit ., n° 555.
V . infra. ce chapitre Ligne d’horizon 2, L’urgence ou le droit ? Le législateur face au covid-19.
Loi n° 2020-290 du 23 mars 2020 d'urgence pour faire face à l'épidémie de covid-19, JORF n° 0072 (texte n° 2).
V. D . 2020, 652 s.
Ord. n° 2020-351 du 27 mars 2020 ( JO , 28 mars).
Ord. n° 2020-317 du 25 mars 2020 ( JO , 26 mars).
V. ord. n° 2020-316 du 25 mars 2020 relative au paiement des loyers, des factures d’eau, de gaz et d’électricité afférents aux locaux professionnels des entreprises dont l’activité est affectée par la propagation de l’épidémie de Covid 19 ( JO , 26 mars), D . 2020, 652.
Ord. n° 2020-304 du 25 mars 2020 ( JO , 26 mars).
L’art. 37-1 C. issu de la loi constitutionnelle du 28 mars 2003 a expressément prévu cette possibilité : « la loi et le règlement peuvent comporter, pour un objet et une durée limitée, des dispositions à caractère expérimental ». V. F. Crouzatier-Durand , « Réflexions sur le concept d'expérimentation législative (à propos de la loi constitutionnelle du 28 mars 2003 relative à l'organisation décentralisée de la République) », Revue française de droit constitutionnel 2003/4 (n° 56), p. 675 à 695 ; J.-L. Bergel , Évaluation législative et lois expérimentales , sous la direction de C.-A. Morand , Préface, Presses universitaires d’Aix-Marseille, 1993, p. 12.
Loi n° 2021-1017 du 2 août 2021 relative à la bio-éthique. ( JO 3 août), Conseil const., 29 juill. 2021, n° 2021-821 DC ; V. not. S. Paricard , « Loi relative à la bioéthique du 2 août 2021 : une modification substantielle mais relativement trompeuse du code civil », D. 2021. 1685.
V. Loi Elan n° 2018-1021 du 23 novembre 2018 ( JO 24 nov. 2018) art. 139 et 140).
Loi « 3DS » n°° 2022-217 du 21 février 2022 relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale, ( JO 22 févr. 2022) : art. 85.
F. T erré , Introduction au droit , 10 e éd., Dalloz, Précis, 2015, n° 490.
V. F. T erré , N . Molfessis , op. cit ., n° 556.
V. P. D eumier , « Abrogation sur abrogation ne vaut (proposition de loi de simplification et d’amélioration de la qualité du droit, Assemblée nationale, “petite loi” du 2009, art. 136) », RTD civ. 2010, p. 55.
V. par ex., Cass. com., 30 nov. 2010, n° 09-70810 , Bull . civ. IV, n° 185. V. supra n° 126 et s.
V. O. P luen , L’abrogation implicite des actes et dispositions réglementaires ou législatives périmées, RDP 2016. 1809.
Cass. soc., 18 avr. 1991, Bull. civ. , n° 213.
V. J.-L . Aubert , E. S avaux , 16 e éd., Introduction au droit et thèmes fondamentaux du droit civil, Sirey, 2016, n° 116.
P. D eumier , op. cit . n° 266.
Pour une appréciation critique, v. A. Denizot , « Opération balai du Sénat : faut-il nettoyer le grenier avant d’avoir dépoussiéré le salon ? », RTD civ . 2019, p. 413.
Loi n° 2022-171 du 14 février 2022 tendant à abroger des lois obsolètes pour une meilleure lisibilité du droit ( JORF n° 0038 du 15 février 2022).
J. Monéger , « Obsolescence des lois : le Sénat sort son BALAI pour rendre au droit sa lisibilité », Loyers et copr ., avr. 2019, p. 1 ; M. Verpeaux , « La loi du 11 décembre 2019 ou l’obsolescence abrogée », AJDA 2020. 624.
V. infra n° 235 , Chap. 5 Ligne d’horizon n° 6, La question prioritaire de constitutionnalité. Un nouveau droit constitutionnel ? ou l’invasion du droit constitutionnel par les autres droits ?
Art. 61-1 de la Constitution « lorsqu’à l’occasion d’une instance en cours devant une juridiction, il est soutenu qu’une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit, le Conseil constitutionnel peut être saisi de cette question sur renvoi du Conseil d’État ou de la Cour de cassation qui se prononce dans un délai déterminé. Une loi organique détermine les conditions d’application du présent article. Une disposition qui serait déclarée inconstitutionnelle sur ce fondement est abrogée à compter de la publication de la décision du Conseil constitutionnel ou d’une date fixée ultérieurement ».
Art. 62 C. 1958.
Sur cette modulation dans le temps. V. X. M agnon , « La modulation dans le temps des effets des décisions des juges constitutionnels », AIJC 2011, p. 558.
V. not. L. B ach , Rep. civ . Dalloz V°, Conflits de lois dans le temps.
V. N. Bareit , « Un projet oublié : la codification du droit transitoire », RTD civ. 2015, 551.
G. C ornu , Introduction au droit , n° 379, p. 198.
G. C ornu , op. cit . n° 379.
V. l’article 33 de la loi du 26 mai 2004.
La loi de ratification du 20 avril 2018 (loi n° 2018-287, JO , 21 avril 2018) qui s’en est suivi, a d’ailleurs encore complexifié la tâche des interprètes en modifiant l’ordonnance soit par des modifications à caractère interprétatif, soit par des modifications à caractère plus substantiel et en prévoyant des dispositions transitoires supplémentaires. v. S. Gaudemet , « Dits et non-dits sur l’application dans le temps de l’ordonnance du 10 février 2016 », JCP G, 201, 559 ; C. François , « Application dans le temps et incidence sur la jurisprudence antérieure de l’ordonnance de réforme du droit des contrats », D. 2016, p. 506 : D. MAINGUY, « Pour l’entrée en vigueur immédiate des règles nouvelles du droit des contrats », D. 2016, 1762).
A. Benabent , « Application dans le temps de la loi de ratification de la réforme des contrats (art. 16 de la loi du 20 avr. 2018) », D. 2018, p. 1024. Sur la ratification elle-même. V. not. N. Molfessis , « Pour une ratification sèche de l’ordonnance du 10 février 2016 portant réforme du droit des contrats », JCP 2017, 1045 ; M. Mekki , « La loi de ratification de l’ordonnance du 10 février 2016, une réforme de la réforme », D. 2018, p. 900 ; D. Mazeaud , « Quelques mots sur la réforme de la réforme du droit des contrats », D. 2018, p. 912.
Il existe d’autres textes concernant des matières spécifiques posant le principe de la non-rétroactivité des lois : v. art. 8 DDH « Nul ne peut être puni qu’en vertu d’une loi établie et promulguée antérieurement au délit ». V. encore l’art. L. 221-4 du Code des relations entre le public et l’administration « sauf s’il n’en est disposé autrement par la loi, une nouvelle réglementation ne s’applique pas aux situations juridiques constituées avant son entrée en vigueur ou aux contrats formés avant cette date ».
G. C ornu , op. cit ., p. 195, n° 369.
Ph. M alaurie , P. M orvan , Introduction au droit , 8 e éd., LGDJ, 2020, n° 231.
Ph. Malaurie , P. Morvan , op.cit. , n° 234.
P. R oubier , Le droit transitoire , 2 e éd., Dalloz-Sirey, 1960 (1 re éd. publiée en 1929).
V. sur cette œuvre doctrinale et son langage normatif. V. N. Bareït , « En relisant Le droit transitoire de Paul Roubier , Pêle-mêle », RTD civ . avril juin 2021, p. 345.
Elle pourrait d’ailleurs connaître un regain sous l’influence de la Convention européenne des droits de l’homme, du fait de la primauté qu’elle accorde aux droits subjectifs.
V. Rapport 2014 l’étude sur le temps : en particulier le chap. 1 la Cour de cassation gardienne de l’application de la loi dans le temps.
Cass. 1 re civ., 13 janv. 1982, Bull. civ . I, n° 22.
Cass. avis, 29 nov. 1993, JCP G 1994, II, 22203, note H. C roze et T. M oussa . Il existe en certains domaines des règles spéciales de droit transitoire comme c’est le cas par exemple en matière de procédure : les règles de procédure s’appliquent en principe à partir du moment où le juge est saisi, même si les faits et les droits objets du procès sont antérieurs à cette saisine (pour une illustration, v. Cass. com., 15 mai 2012, n° 11-18507 , P., Gaz. Pal. 7-8 sept. 2012, p. 32, obs. C. B léry) .
Cette présentation en trois principes a le mérite de mettre l’accent sur la singularité de la situation contractuelle dans laquelle la volonté des parties et ce qu’elles ont pu prévoir sont essentiels. Nous suivons en cela, J.-L. A ubert , E. S avaux , Introduction au droit, et thèmes fondamentaux du droit civil , Sirey, rares auteurs à mettre en avant le principe de survie de la loi ancienne en matière contractuelle.
V. Cass. mixte, 13 mars 1981, Bull. ch. mixte, n° 4, p. 5.
V. not. F. T erré , N. Molfessis , 12 e éd., Introduction générale au droit , Dalloz, 2020, n° 566.
CE, 13 déc. 2006, n° 287845 , Rec., AJDA 2006, 358, chr. F. L enica et J. B oucher , et CE 16 juin 2008, Fédération des syndicats dentaires libéraux et autres, n° 26578.
Art. 112-1, Code pénal, al. 3.
J. M assot , « Validation législative », in Répertoire du contentieux administratif , Dalloz. Du même auteur, « Les juges et les validations législatives, un chœur à cinq voix non sans dissonances », in Mélanges en l’honneur de B. Genevoix , LGDJ, 2009, p. 709.
La loi prévoyait en effet qu’en matière de crédit, l’offre de crédit devait comporter sous peine de la sanction de la déchéance du droit aux intérêts, l’échéancier des amortissements (art. L. 312-8 anc. C. consom.). La loi ne précisant pas s’il fallait distinguer le montant de chaque échéance entre le capital et les intérêts. Pendant une quinzaine d’années les banques ne firent pas état de cette répartition dans les offres de crédit à taux variable. La Cour de cassation (Cass. 1 re civ., 16 mars 1994, Bull. civ., n° 100, et Cass. 1 re civ., 20 juill. 1994, Bull. civ., n° 262) interpréta alors la loi comme faisant obligation aux banques de détailler pour chaque échéance la ventilation entre le capital et les intérêts : les banques qui n’avaient pas pratiqué cette ventilation furent déchues de leur droit à intérêt jusqu’à ce que la loi n° 96-314 du 12 avr. 1996 (loi n° 96-314 portant diverses dispositions d’ordre économique et financier, art. 87-I, RTD civ. 1996, 724, obs. T. R evet ) intervienne pour valider rétroactivement la pratique antérieure des banques.
Cass. soc., 3 oct. 1957, Bull. civ. IV, n° 899.
Loi n° 2018-287 du 20 avril 2018 , JO 21 avr. 2018.
Mais il n’est pas certain que certaines d’entre elles échappent au contrôle de la Cour de cassation ; v. D. M azeaud , « Quelques mots sur la réforme de la réforme du droit des contrats », D. 2018, p. 912, n° 5 ; A. B énabent , « Application dans le temps de la loi de ratification de la réforme des contrats (art. 16 de la loi du 20 avr. 2018 », D . 2018, p. 1024).
Cass. ass. plén., 23 janv. 2004, n° 03-13617 , D. 2004, 1108, note P.-Y. G autier .
Cass. 3 e civ., 27 févr. 2002, 3 arrêts, D. 2002, 1142, obs. Y. R ouquet ; RTD civ . 2002, 599, obs. N. M olfessis .
Ce principe a été récemment appliqué pour déterminer l’application de la loi dans le temps à un testament qui est un acte unilatéral et non un contrat. V. la note critique de A. Tani , « La loi, le temps et le testament », note sous Cass. 1 re civ., 23 mars 2022, n °20-17.663, D . 2022. 1027.
Cass. 1 re civ., 4 mai 1982, Bull. civ. I, n° 156.
V. P. D eumier , op. cit ., n° 292.
P. D eumier , op. cit ., n° 291.
JO , 26 mars, v. art. 14.
Cass. 3 e civ., 23 nov. 2017, n° 16-20475 . Publié au bulletin Rejet.
Pour un rappel en matière de nullité des donations déguisées entre époux faites avant le 1 er janv. 2005. V. Cass. 1 re civ., 9 déc. 2009, n° 0820570, Bull. civ . I n° 242 ; Cass. 1 re civ., 12 juin 2013, n° 12-15688 , Bull. civ . I, n° 125.
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Application de la loi dans le temps
Par romanelvs • 15 Décembre 2019 • Dissertation • 2 409 Mots (10 Pages) • 1 772 Vues
Les problèmes liées à l’application de la loi dans le temps
Introduction :
" Quand les temps ont sensiblement changé, il y a des lois qu'il faut changer ", cette citation de 1765 de Voltaire apparaît dans une de ces œuvres intitulées « idées républicaines » montre tout le problème lié à l’application de la loi dans le temps. Voltaire montre, à travers cette idée, un principe primordial de la loi qui consiste à adapter celle-ci selon l'évolution et les besoins nouveaux de la société qui ne cesse de se développer. La loi n’est plus envisagée comme une appropriation collective et permanente du futur mais plutôt comme la réponse contingente à une situation particulière.
En effet, depuis quelques décennies les modes de vie et les mœurs des sociétés contemporaines occidentales ont été complètement transformés avec notamment les révolutions industrielles, technologiques, et des transports qui posent des questions fondamentales au regard de la législation.
Ainsi, pour pallier ce problème le droit, qui régit les relations entre les individus pour assurer et garantit la paix sociale, doit s'adapter à ces nouvelles questions en faisant évoluer les lois. Ces lois qui sont des normes générales émanant du Parlement, vont donc être établis en fonction des besoins ressentis par la société et les individus qui la composent.
Il n'y a aucune cohérence et utilité à appliquer des lois anciennes qui seraient obsolètes, et au contraire une inflation législative entraîne une perte de la crédibilité du droit et de sa lisibilité. C'est pour cela qu'une proposition de loi a été mise en place afin d'améliorer la lisibilité du droit par l'abrogation partielle ou totale de 49 lois obsolètes votées entre 1819 et 1940. Par exemple, une loi de 1885 régissait encore les sociétés de patronage des détenus libérés alors que celles-ci ont fermé leurs portes au milieu du XXe siècle. Cette proposition a été adoptée en première lecture par les sénateurs le mercredi 13 mars 2019.
Certaines lois obsolètes sont donc abrogées, mais d'autres apparaissent pour répondre aux nouveaux besoins de la société. La succession des lois dans le temps est porteuse de difficultés connues sous le nom de conflits de lois dans le temps, et qui désigne précisément les problèmes posés par la succession dans le temps d’une loi ancienne et d’une loi nouvelle portant sur le même objet. Dans ce cas, doit-on appliquer à cette situation la loi ancienne ou est-elle régit par la loi nouvelle Ainsi, la question qu’il est nécessaire de se poser vis-à-vis de l’application de la loi dans le temps est, quelles sont les critères d’applicabilité de la loi dans le temps ?
La question de la loi dans le temps est donc une question primordiale et percutante puisqu'elle rend compte d'une fragilité de la sécurité juridique. Il donc nécessaire de préciser les modalités de l'application de la loi dans le temps, ainsi que les solutions aux problèmes qu'elle fait apparaître. Ainsi nous verrons dans une première partie la question de la validité de la loi dans le temps, puis nous nous intéresserons au problème lié à la rétroactivité de la loi.
- La validité de la loi
L'application de la loi dans le temps est tout d'abord déterminée par la validité de celle-ci qui débute lors de son entrée en vigueur et prend fin lors de son abrogation. Pendant la durée de vie de la loi, elle s'applique à tous sans interruption.
a. l'entrée en vigueur de la loi
L’entrée en vigueur de la loi se fait d’abord par la promulgation de la loi. C’est une formalité accomplie par le Président de la République qui permet de rendre exécutoire la loi. C’est la date de promulgation de la loi qui détermine la date de la loi.
Une loi est valide et donc applicable le lendemain de son apparition dans le Journal Officiel ou plus tard si cela est énoncé : c'est la date prévue qui prévaut comme l'indique l'article 1 du Code civil : « Les lois et, lorsqu'ils sont publiés au Journal officiel de la République française, les actes administratifs entrent en vigueur à la date qu'ils fixent ou, à défaut, le lendemain de leur publication ». Lorsque la date d'entrée en vigueur est précisée, on appelle cela une disposition transitoire comme c'était le cas avec l’ordonnance du 20 février 2016 qui a prévu que la loi entrerait en vigueur le 1er octobre 2016 seulement afin de permettre un temps d'adaptation.
Cette décision de légiférer sur tel ou tel sujet est le rôle du législateur, mais ce rôle répond à une demande ou à un besoin émanant de volonté générale. Il est nécessaire de réguler l'ensemble des actions et interactions des citoyens pour assurer une cohésion et paix sociale.
Cette procédure d'entrée en vigueur de la loi via une publication officielle va permettre à l'ensemble de la population de connaître les lois en vigueur sur le territoire nationale à un instant T, et donc ils sont mis au courant lors de chaque évolution. En effet, l'accélération des innovations et des découvertes transforment le monde moderne et la législation doit suivre ce mouvement, aujourd'hui environ 10 000 lois sont en vigueur (certains très anciennes et d'autres plus récentes) et on vote deux lois tous les trois jours en moyenne (soit 200 à 350 lois nouvelles chaque année). Cette inflation de la législation s’explique également par le fait, qu’aujourd’hui, ne pas légiférer sur un débat d’actualité revient à être inactif et inutile pour le fonctionnement et le bien de la société.
Mais pour autant, toutes ces lois ont une limite et cesse d’être appliqué un moment ou un autre jusqu’à leur abrogation qui met fin définitivement à la validité et et l’application de cette loi.
b. l'abrogation de la loi
En principe, la loi est censée être permanente, mais, parfois une loi anciennement utile et essentielle devient obsolète et inefficace et le législateur décide de mettre fin à sa force obligatoire en l'abrogeant. L’abrogation des lois est nécessaire pour assurer la continuité et la force du droit en maintenant une sécurité juridique.
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Fiches de révision > Introduction au droit > La loi dans le temps
La loi dans le temps
L'essentiel, bibliographie.
- EXERCICES CORRIGÉS
Au sein des difficultés susceptibles de survenir dans la mise en œuvre de la loi, il faut prendre en compte l’importance du facteur temporel (sur la durée de la loi v. Fr. Terré, Introduction générale au droit , v. infra , n° 389 s.).
La succession des lois dans le temps est porteuse de difficultés connues sous le nom de conflits de lois dans le temps , et qui désigne précisément les problèmes posés par la succession dans le temps d’une loi ancienne et d’une loi nouvelle portant sur le même objet. La loi applicable à une situation ayant été modifiée, quelle est celle qui devra lui être appliquée : la loi ancienne ou la loi nouvelle ? En faveur de l’application de la loi nouvelle, cette dernière est par hypothèse meilleure que la loi ancienne de sorte qu’il faut l’appliquer le plus largement possible, même aux situations nées antérieurement à son entrée en vigueur. En faveur de l’application de la loi ancienne, l’impératif de sécurité juridique nécessite que l’on restreigne le domaine d’application dans le temps de la loi nouvelle.
EXCERCICES CORRIGÉS
Premier exercice
Cas pratique
Second exercice
Dissertation
La rétroactivité des lois interprétatives.
Ouvrages à consulter dans DallozBibliothèque
Aubert J.-L. et Savaux É., Introduction au droit et thèmes fondamentaux du droit civil , 13 e éd., Sirey, 2010, n° 101 s.
Buffelan-Lanore Y. et Larribau-Terneyre V., Droit civil : première année , 16 e éd., Sirey, 2009, n° 91 s.
Cabrillac R., Introduction générale au droit , 8 e éd., Dalloz, coll. « Cours », 2009, n° 120 s.
Courbe P., Introduction générale au droit , 11 e éd., Dalloz, coll. « Mémentos », 2009, p. 60 s.
Douchy-Oudot M., Droit civil 1 ère année : introduction, personnes, famille , 5 e éd., Dalloz, coll. « HyperCours », 2009, n° 187 s.
Terré Fr. , Introduction générale au droit , 8 e éd., Dalloz, coll. « Précis », 2009, n° 511 s.
Législation
■ Principe de non-rétroactivité de la loi pénale nouvelle – Valeur supra-législative : article 8 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et article 7 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales
L’article 8 de la DDH et l’article 7 §1 er de la Conv. EDH formulent le principe de la légalité des délits et des peines, selon lequel nul ne peut être puni qu’en vertu d’un texte préalable. Le respect de ce principe implique la non-rétroactivité de la loi pénale qui n’en est donc que le prolongement nécessaire.
Jurisprudence
■ Caractère d’ordre public du principe de non-rétroactivité de la loi
Civ. 3 e , 21 janv. 1971 , pourvoi n° 70-10.543, JCP 1971. II. 16776, note Level
La Cour de cassation décide que l’article 2 du Code civil pose un principe d’ordre public. Il en résulte que le moyen tiré de la violation du principe de non-rétroactivité de la loi nouvelle peut être relevé d’office par le juge si aucune des parties ne l’a invoqué.
Dans la même matière
- Droit et morale
- La hiérarchie des normes
- La jurisprudence
- Les modes de preuve
- Objet et charge de la preuve
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Sur un sujet proche
Le droit pénal est évolutif. Ainsi, l’incrimination est le préalable légal de l’infraction comme l’indique d’ailleurs l’article 8 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 : « La Loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu’en vertu d’une Loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée. » La loi française n’est donc pas atemporelle. L’application de la loi dans le temps est prévue par l’article 2 C. civ. qui dispose : « La loi ne dispose que pour l’avenir ; elle n’a point d’effet rétroactif. » Toutefois, les lois pénales ne sauraient obéir qu’à des règles spécifiques. Celles-ci figurent aux articles 112-1 et suivants CP et varient selon qu’il s’agit de lois pénales de fond ou de lois pénales de forme. Par ailleurs, les principes applicables à l’application de la loi pénale dans le temps sont prévus par des sources à valeur supralégislative, qu’il s’agisse du bloc de constitutionnalité ou du droit international. La matière est complexe, de sorte qu’il est nécessaire de rappeler les définitions utiles à la résolution des conflits de lois dans le temps avant de traiter des règles applicables aux lois de fond et de procédure. La leçon repose sur plusieurs distinctions : la loi et la jurisprudence ; la loi pénale de fond et la loi pénale de forme ; la rétroactivité et la non-rétroactivité. La jurisprudence joue un rôle spécifique. Pourtant, sous l’impulsion de la Cour européenne des droits de l’homme, le droit positif tend à assimiler la loi et la jurisprudence…
- I. Définitions utiles à la résolution des conflits de lois dans le temps
- A. La loi et la jurisprudence
- 1. Le rôle de la jurisprudence
- 2. L’assimilation de la loi à la jurisprudence prônée par la Cour européenne des droits de l’homme
- 3. La réception limitée en droit interne : la modulation dans le temps des effets d’un revirement
- B. La loi pénale de fond et la loi pénale de forme
- C. La rétroactivité et la non-rétroactivité
- II. L’application des lois pénales de fond
- A. Les lois pénales de fond plus sévères
- 1. Le principe de non-rétroactivité de la loi pénale plus sévère
- 2. Les exceptions : les lois pénales de fond plus sévères rétroactives
- B. Les lois pénales plus douces
- 1. Le principe de rétroactivité de la loi pénale plus douce
- 2. Les limites
- C. Les lois pénales à la fois plus sévères et plus douces
- 1. La détermination de la divisibilité ou de l’indivisibilité de la loi
- 2. La détermination du caractère plus sévère ou plus doux de la loi indivisible
- III. L’application des lois pénales de forme
- A. Les lois de compétence et d’organisation judiciaire
- B. Les lois fixant les modalités des poursuites et les formes de la procédure
- C. Les lois relatives au régime d’exécution et d’application des peines
- D. Les lois relatives à la prescription
- E. Les lois relatives aux voies de recours
- Repères
- Pour gagner des points
- Table des abréviations
- Dans Leçons de Droit pénal général
- Ellipses, 2017
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Dissertation : L'application de la loi dans le temps « Je veux vous conter ce qui vient d'arriver dans la capitale d'une sage et puissante république, qui, toute sage qu'elle est, a le malheur d'avoir conservé quelques lois barbares de ces temps antiques et sauvages qu'on appelle le temps des bonnes moeurs » - Voltaire.
Fiche 7. L'application de la loi dans le temps. L'entrée en vigueur d'une loi nouvelle correspond toujours à des nécessités politiques, économiques ou sociales. Pour ces raisons, la loi nouvelle est toujours réputée meilleure que la précédente et abroge implicitement, la loi antérieure régissant le même domaine du droit.
L'application de la loi dans le temps I - Plan du cours Propos liminaires (notion de « situation juridique » ; conflit de loi dans le temps ; notion de ... dissertation, mais bien la résolution d'un cas concret à l'aide de connaissances précises et organisées. En bref, on veut pouvoir constater, outre la maîtrise des points ...
plan détaillé de l'application de la loi dans le temps en plus d'un cours td des textes dans le temps vocabulaire publication insertion texte législatif ou. ... (dissertation) L'application de la loi dans le temps (partie 1) avec plan; ... Histoire du droit pdf. Histoire du Droit 100% (9) 92
Fiche 10. Application de la loi dans le temps. La plus ancienne doctrine est la théorie des droits acquis (§ 1), renouvelée par la théorie de l'effet immédiat (§ 2).La théorie des droits acquis. La théorie des droits acquis cherche à maintenir les effets de la loi ancienne en dépit de l'entrée en vigueur de la loi nouvelle.
L'application de la loi dans l'espace et le temps [Droit privé - J. LACABANNE] Année 2023-2024 I - L'entrée en vigueur de la loi A] Le principe Originellement, les lois, lorsqu'elles ne fixaient pas elles-mêmes une date d'entrée en application, entraient en vigueur dans le délai d'un jour franc (intervalle de 24h compté de minuit à minuit) après leur publication au ...
Point sur l'application de la loi dans le temps. La résolution des conflits de lois dans le temps est soumise à des exigences contradictoires (A. Marais, « Le temps, la loi et la jurisprudence : le bon, la brute et le truand », in Au-delà des codes, Mélanges en l'honneur de M.-S. Payet , Dalloz, 2011, p. 384 ; adde, du même auteur ...
Les conditions générales d'utilisation. Application de la loi dans le temps : Une loi est applicable dans le temps de la date de son entrée en vigueur jusqu'à celle de son abrogation. Il arrive parfois qu'il y ait concurrence entre plusieurs normes, due à leur succession dans le temps, il s'agit d'un conflit de lois dans le temps.
Download Free PDF. View PDF. L'applicatio de la loi da s le te ps Article 2 du Code civil : La loi ne dispose ue pou l'aveni ; elle n'a point d'effet ét oactif. Domaine extracontractuel Domaine contractuel E l'a se e de contrat entre les parties, ou en E p se e d'un contrat entre les parties lorsque la loi p se e d'un contrat ...
L'application de la loi dans le temps. CAS PRATIQUES ET QUESTIONS DE COURS; DOCUMENTS; Dernière mise à jour : août 2015 . Dans la même matière. Application de la loi et de la jurisprudence dans le temps et contrôle de la conformité de la loi; Droit subjectif et sources du droit;
1. - L'application de la loi dans le temps. § 1. L'application de la loi dans le temps. 131 Vie de la loi. - La loi doit, pour devenir applicable, être au préalable entrée en vigueur (I). Elle acquerra ainsi par ce procédé une force obligatoire qui n'est pourtant pas sans limite temporelle : la loi peut en effet être abrogée et ...
Section 2. L'application de... Section 2. L'application de la règle de droit dans le temps. L'application de la loi dans le temps est, avec la hiérarchie des normes juridiques (V supra, p. 81 et s.), l'une des questions les plus difficiles du premier semestre. L'étudiant doit donc y consacrer l'attention et l'approfondissement ...
Séance II : l'application de la loi dans le temps et dans l'espace. Une foi que la loi est promulgué, elle doit être publié —> entré en vigueur (P 60) car la loi n'est pas perpétuelle (en fonction des réalités sociales...), aloi est amené a bouger. On est confronté a la succession des lois dans le temps qui posera des ...
Le principe de l'application immédiate de la loi nouvelle. Le second principe fondamental pour résoudre un conflit de lois dans le temps est le principe de l'application immédiate de la loi nouvelle. Initialement, en présence d'une loi nouvelle, la doctrine considérait que la loi ancienne continuait à s'appliquer dès lors qu'un ...
fiches-droit.com les lois interprétatives sont rétroactives par nature, et s'appliquent don aux faits ommis avant leur promulgation pourvu qu'ils aient été ommis après la promulgation de la loi interprétée (Cass. crim., 15 nov. 2017, n° 17-85.272). • Les mesures de sûreté: Une mesure de sûreté est une mesure préventive (privative ou restrictive de
Les problèmes liées à l'application de la loi dans le temps. Introduction : " Quand les temps ont sensiblement changé, il y a des lois qu'il faut changer", cette citation de 1765 de Voltaire apparaît dans une de ces œuvres intitulées « idées républicaines » montre tout le problème lié à l'application de la loi dans le temps.. Voltaire montre, à travers cette idée, un ...
L'application de la loi dans le temps (partie 1) avec plan dissert l1 droit td des textes dans le temps vocabulaire publication insertion texte législatif ou ... Histoire du droit pdf. Histoire du Droit . Notes de cours. 100% (7) Commentaires. ... La hiérarchie des normes (dissertation plan détail + cours + méthodologie de la dissertation ...
L'ESSENTIEL. Au sein des difficultés susceptibles de survenir dans la mise en œuvre de la loi, il faut prendre en compte l'importance du facteur temporel (sur la durée de la loi v. Fr. Terré, Introduction générale au droit, v.infra, n° 389 s.).. La succession des lois dans le temps est porteuse de difficultés connues sous le nom de conflits de lois dans le temps, et qui désigne ...
I. Définitions utiles à la résolution des conflits de lois dans le temps; A. La loi et la jurisprudence; 1. Le rôle de la jurisprudence; 2. L'assimilation de la loi à la jurisprudence prônée par la Cour européenne des droits de l'homme; 3. La réception limitée en droit interne : la modulation dans le temps des effets d'un ...
La rétroactivité in mitius. séance de la loi pénale dans le temps sujet de la dissertation les limites la rétroactivité in mitius. sont seuls punissables les. ... Séance 3- L'application de la loi dans le temps - Dissertation. La rétroactivité in mitius. Matière. Droit pénal (01230142) ... Proposition loi 29 juillet 2020 dr civil pdf ...
Montre plus. Dissertation : L'application de la loi dans le temps : Introduction : La loi qui émane du Parlement est la source la plus importante du droit français comme nul n'est censé ignorer la loi il est indispensable de savoir à partir de quand et jusqu'à quand la loi est applicable. Tel est le premier problème qu'il faudra ...
le 23/03/2008 à 00:38. Dissertation : L'application de la loi dans le temps. Attention ce corrigé à été donné par un professeur de la Sorbonne. CORRECTION. DROIT CIVIL. L'entrée en vigueur d'une loi nouvelle correspond à des nécessités politiques, économiques et sociales. Pour ces raisons, la loi nouvelle est toujours réputée ...
Droit pénal Séance n°3 : L'application de la loi pénale dans le temps Dissertation : Les limites de la non-rétroactivité de la loi pénale. « Sont seuls punissables les faits constitutifs d'une infraction à la date à laquelle ils ont été commis ».
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