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Les Essais de Montaigne : Résumé et analyse

Michel de Montaigne (1533-1592), philosophe, moraliste et homme d’État français, est l’auteur des Essais , une œuvre majeure de la littérature de la Renaissance. Les Essais sont considérés comme l’une des premières manifestations du genre littéraire de l’essai. Un format qui permet à Montaigne d’ exprimer ses réflexions personnelles sur une multitude de sujets avec une liberté et une sincérité inédites pour son époque.

Rédigés entre 1572 et 1592 , dans un contexte de profondes transformations politiques, sociales et culturelles en Europe, les Essais offrent une vision humaniste et sceptique du monde, s’intéressant tant aux grandes questions philosophiques qu’aux détails de la vie quotidienne.

Montaigne, héritier d’une tradition intellectuelle riche et diversifiée, puise dans ses vastes lectures et ses expériences personnelles pour offrir une œuvre unique où se mêlent réflexion philosophique, observation critique et introspection. L’originalité de son approche réside dans son style personnel, utilisant la première personne pour créer un ton intimiste et engageant, qui invite le lecteur à une conversation avec l’auteur.

L’importance des Essais dans la littérature française et occidentale réside non seulement dans leur contenu philosophique, mais aussi dans leur influence durable sur la pensée critique et littéraire. Les réflexions de Montaigne ont marqué des générations de penseurs, écrivains et lecteurs, faisant de son œuvre un pilier incontournable de la culture humaniste .

Structure de l’Œuvre

Les Essais de Montaigne sont divisés en trois livres, chacun comportant un certain nombre de chapitres ou d’essais, couvrant une grande variété de sujets. Cette structure reflète la nature libre et exploratoire de l’œuvre, qui ne suit pas un ordre systématique mais plutôt une progression organique des pensées et des réflexions de l’auteur.

Le premier livre des Essais contient 57 chapitres. C’est dans ce livre que Montaigne commence à explorer des sujets qui lui sont chers, comme l’amitié, l’éducation, et les coutumes humaines. Nous y retrouvons :

• De l’amitié.  Montaigne y développe sa vision de l’amitié idéale, basée sur sa relation avec Étienne de La Boétie, mettant en avant la sincérité, la loyauté et la communion des esprits.
• Des cannibales.  Cet essai explore la relativité des coutumes et critique l’ethnocentrisme européen en comparant les pratiques des indigènes du Nouveau Monde aux mœurs européennes.

Le deuxième livre est composé de 37 chapitres. Montaigne y approfondit ses réflexions. Parmi les essais les plus significatifs, on trouve :

• De l’expérience.  Cet essai, souvent considéré comme l’un des plus personnels, où Montaigne médite sur la nature de l’expérience humaine, le savoir empirique et la sagesse pratique.
• De la présomption.  Montaigne y examine les illusions de la vanité humaine et prône une humilité intellectuelle.

Le troisième livre, qui compte 13 chapitres, est le plus introspectif et le plus philosophique des trois. Parmi les essais marquants :

• Des trois commerces.  Montaigne y discute des trois formes de commerce qui sont pour lui les plus importantes : le commerce avec les livres, avec les amis et avec soi-même.
• De la vanité.  Cet essai traite de la futilité des ambitions humaines et de la recherche d’une vie équilibrée et honnête.

Le premier livre des Essais de Montaigne pose les bases de la méthode introspective et exploratoire de l’auteur. À travers ces écrits, Montaigne invite le lecteur à une réflexion profonde et personnelle sur des aspects fondamentaux de la vie humaine, tout en posant les jalons de sa philosophie humaniste et sceptique .

De l’amitié

Dans l’essai intitulé De l’amitié , Montaigne explore en profondeur la nature et la valeur de l’amitié, en la distinguant des autres formes de relations humaines. Cet essai est particulièrement personnel, car il rend hommage à l’amitié exceptionnelle qu’il a partagée avec Étienne de La Boétie, un écrivain et philosophe français décédé prématurément.

La Singularité de l’Amitié Véritable

Montaigne commence par souligner la rareté et la singularité de l’amitié véritable. Il la distingue des relations ordinaires, qu’elles soient basées sur l’intérêt, l’utilité ou les plaisirs passagers. Pour Montaigne, l’amitié véritable est un lien unique et sacré qui dépasse les simples affiliations sociales. Elle se fonde sur une communion profonde des âmes et des esprits.

Les Caractéristiques de l’Amitié Idéale

L’essai décrit plusieurs caractéristiques de l’amitié idéale selon Montaigne :

• La Sincérité et la Transparence.  Une amitié véritable se caractérise par une sincérité absolue. Les amis doivent pouvoir se parler librement et sans retenue, en toute confiance et honnêteté.
• L’Égalité.  Montaigne insiste sur l’égalité entre amis, une égalité d’esprit et de cœur, qui permet une parfaite harmonie et une absence de domination de l’un sur l’autre.
• La Constance et la Durabilité.  Contrairement aux relations éphémères, l’amitié véritable est constante et durable. Elle résiste aux épreuves du temps et aux vicissitudes de la vie.

L’Amitié avec Étienne de La Boétie

Montaigne évoque avec émotion son amitié avec Étienne de La Boétie, qu’il considère comme l’incarnation parfaite de cette relation idéale. Leur amitié, née d’une rencontre intellectuelle et émotionnelle, est pour Montaigne un modèle d’harmonie et de compréhension mutuelle. Il décrit leur lien comme une fusion des âmes où l’union est si complète qu’il est difficile de distinguer l’un de l’autre.

Comparaison avec les Autres Formes de Relations

Montaigne compare l’amitié avec d’autres formes de relations, notamment l’amour et les liens familiaux. Il estime que l’amitié, par sa pureté et sa constance, surpasse ces autres relations. L’amour est souvent entaché de passions et de désirs changeants. Tandis que les relations familiales sont souvent influencées par des obligations sociales et morales.

La Philosophie de l’Amitié

Pour Montaigne, l’amitié véritable est une forme d’accomplissement philosophique. Elle permet d’ atteindre une certaine sagesse et une paix intérieure , en offrant un espace de liberté et de vérité où l’individu peut être pleinement lui-même. Cette relation transcende les intérêts matériels et les préoccupations mondaines, s’inscrivant dans une quête plus large de l’harmonie et de la compréhension humaine.

Des cannibales

Dans l’essai Des cannibales , Montaigne explore la relativité des coutumes et critique l’ethnocentrisme de ses contemporains en comparant les pratiques des peuples indigènes du Nouveau Monde, appelés « cannibales », avec celles des Européens. Cet essai est l’un des plus célèbres des Essais en raison de son approche novatrice et de son appel à la tolérance et à l’ouverture d’esprit .

La Découverte du Nouveau Monde

Montaigne commence par décrire la découverte des peuples indigènes du Brésil par les explorateurs européens. Il rapporte leurs coutumes, notamment la pratique du cannibalisme, avec une objectivité étonnante pour son époque. Plutôt que de condamner immédiatement ces pratiques, Montaigne cherche à les comprendre dans leur contexte culturel.

Relativité des Coutumes

Montaigne insiste sur l’idée que les coutumes et les pratiques humaines sont relatives et doivent être comprises dans leur contexte propre. Il critique l’ethnocentrisme des Européens, qui considèrent leurs propres coutumes comme les seules civilisées et rationnelles. Pour Montaigne, les pratiques des « cannibales » ne sont pas plus barbares que certaines coutumes européennes, telles que les tortures et les exécutions publiques.

Comparaison des Sociétés

Montaigne compare les sociétés européennes et celles des indigènes du Brésil, soulignant les vertus des « cannibales » telles que la bravoure, la loyauté, et une certaine forme de pureté morale. Il admire leur simplicité et leur harmonie avec la nature, contrastant avec la corruption et la complexité des sociétés européennes. Montaigne souligne que les « cannibales » vivent en accord avec des lois naturelles. Tandis que les Européens sont souvent gouvernés par des lois artificielles et tyranniques.

Critique de l’Ethnocentrisme

L’essai Des cannibales est une critique virulente de l’ethnocentrisme. Montaigne montre que la barbarie n’est pas une question de coutumes spécifiques mais de comportement humain universel. En dénonçant l’arrogance et la supériorité morale des Européens, il appelle à une attitude de tolérance et d’ouverture d’esprit envers les autres cultures.

Réflexion sur la Nature Humaine

Montaigne utilise la comparaison entre les « cannibales » et les Européens pour réfléchir plus largement sur la nature humaine. Il suggère que toutes les cultures, malgré leurs différences apparentes, partagent des traits communs fondamentaux. En examinant les « cannibales », Montaigne en vient à une meilleure compréhension de sa propre société et de ses propres préjugés .

Le deuxième livre des Essais de Montaigne, composé de 37 chapitres, poursuit et approfondit les réflexions entamées dans le premier livre. Avec une approche toujours aussi libre et digressive, il s’interroge sur la nature de la connaissance, la sagesse et les limites de l’esprit humain. Ces essais reflètent la maturité croissante de Montaigne et sa capacité à mêler des observations personnelles avec des réflexions universelles. Offrant ainsi au lecteur une méditation riche et nuancée sur la vie humaine.

De l’expérience

Dans l’essai intitulé De l’expérience , qui clôt le troisième livre des Essais , Montaigne offre une réflexion profonde et personnelle sur la nature de l’expérience humaine. Cet essai est l’un des plus personnels et philosophiques de Montaigne, dans lequel il explore la valeur de l’expérience individuelle en tant que source de connaissance et de sagesse . Tout en méditant sur la condition humaine et les limites de la connaissance.

La Primauté de l’Expérience Personnelle

Montaigne commence par affirmer la primauté de l’expérience personnelle sur les théories abstraites et les dogmes. Il soutient que la connaissance véritable provient de l’expérience vécue, et non des livres ou des enseignements des autres. Selon Montaigne, chaque individu doit apprendre par lui-même à travers ses propres essais et erreurs. Car c’est dans la pratique quotidienne de la vie que se trouve la véritable sagesse .

Les Limites de la Raison et de la Connaissance

Dans De l’expérience , Montaigne exprime son scepticisme envers les prétentions de la raison humaine à tout comprendre et tout expliquer. Il reconnaît les limites de la connaissance humaine et souligne que la vie est trop complexe et variée pour être entièrement saisie par des concepts rationnels. Cette reconnaissance des limites humaines conduit Montaigne à adopter une attitude de modestie intellectuelle et de tolérance .

La Relativité des Vérités

Montaigne explore également la notion de relativité des vérités. Il argue que ce qui est considéré comme vrai ou juste peut varier en fonction des circonstances et des perspectives individuelles. Par conséquent, il prône une approche flexible et pragmatique de la vie, où les jugements sont adaptés aux situations particulières plutôt que fondés sur des principes rigides et universels.

La Sagesse Pratique

L’essai met en avant l’importance de la sagesse pratique, qui consiste à savoir vivre de manière équilibrée et harmonieuse . Pour Montaigne, la sagesse ne réside pas dans l’accumulation de connaissances théoriques. Mais dans la capacité à naviguer les défis de la vie quotidienne avec discernement et sérénité. Il encourage une vie simple, authentique, et en accord avec la nature.

La Santé et le Corps

Montaigne accorde une grande importance à la santé et au bien-être du corps. Il considère que la connaissance de soi passe également par une compréhension et un respect de son propre corps. Dans cet essai, il partage ses observations sur l’importance de prendre soin de soi. De vivre en accord avec ses besoins corporels et de respecter les limites naturelles de son corps.

De la présomption

Dans l’essai De la présomption , Montaigne explore les dangers de l’orgueil et de l’excès de confiance en soi. Il y développe une critique de la présomption humaine, cette tendance à surestimer ses propres capacités et à se considérer comme supérieur aux autres.

La Nature de la Présomption

Montaigne commence par définir la présomption comme un excès d’estime de soi-même et une surestimation de ses propres compétences et connaissances . Il observe que cette présomption est omniprésente dans la société, où chacun tend à croire qu’il sait mieux et qu’il est plus capable que les autres. Pour Montaigne, cette attitude est non seulement erronée, mais aussi nuisible. Car elle empêche la véritable connaissance de soi et des autres.

Critique de l’Autosatisfaction

L’essai critique l’autosatisfaction et la complaisance, qui découlent de la présomption. Montaigne soutient que se reposer sur ses lauriers et refuser de reconnaître ses propres défauts et erreurs mène à la stagnation intellectuelle et morale . Il encourage une attitude de perpétuelle remise en question et de recherche de l’amélioration personnelle. Tout en restant conscient de ses propres limites.

La Relativité de la Sagesse

Montaigne insiste sur la relativité de la sagesse et des compétences. Il souligne que la connaissance et la compétence sont toujours contextuelles. Et que personne ne peut prétendre tout savoir ou tout maîtriser. En reconnaissant cette relativité, Montaigne prône une approche humble de la vie, où l’on accepte que chaque individu a ses propres forces et faiblesses. Et où l’on respecte la diversité des talents et des perspectives.

L’Humilité Intellectuelle

L’un des thèmes centraux de De la présomption est l’humilité intellectuelle. Montaigne encourage les lecteurs à admettre leur ignorance et à être ouverts à l’apprentissage et à la correction. Il critique sévèrement ceux qui se croient infaillibles et qui refusent d’écouter les autres ou de considérer des points de vue différents. Pour Montaigne, l’humilité est une vertu essentielle pour atteindre une véritable sagesse.

La Connaissance de Soi

Montaigne considère que la connaissance de soi est la clé pour éviter la présomption . Il suggère que chacun devrait faire un effort constant pour se comprendre et s’évaluer honnêtement. En reconnaissant ses propres limites et en acceptant ses imperfections, on peut développer une attitude plus équilibrée et réaliste envers soi-même et les autres.

Le troisième livre des Essais de Montaigne, composé de 13 chapitres, marque une étape importante dans l’évolution de sa pensée et de son style. Connu pour sa profondeur philosophique et son introspection accrue, ce livre explore des thèmes plus personnels et métaphysiques. Montaigne y aborde des sujets tels que la mort , la vanité , et les rapports humains , en offrant une réflexion profonde sur la condition humaine et les défis existentiels qui la caractérisent. 

Des trois commerces

Dans l’essai intitulé Des trois commerces , Montaigne explore les trois formes de relations ou d’échanges qui, selon lui, sont essentielles à une vie épanouie et équilibrée.

Les Trois Formes de Commerce

• Le Commerce avec les Livres.  Montaigne valorise l’importance de la lecture et de l’étude des livres comme moyen d’élargir ses horizons intellectuels et de s’enrichir intérieurement. Il voit dans les livres une source de connaissances, d’idées et de réflexions qui permettent à l’individu de se cultiver et de se développer spirituellement.
• Le Commerce avec les Hommes.  Montaigne souligne l’importance des relations sociales et de l’amitié dans la vie humaine. Il considère que les interactions avec les autres sont essentielles pour développer un sens de la compassion, de la camaraderie et de la solidarité. Il met en avant la valeur des échanges humains sincères et enrichissants.
• Le Commerce avec Soi-même.  Montaigne accorde une place particulière à l’auto-examen et à la réflexion intérieure. Il encourage ses lecteurs à se connaître profondément, à explorer leurs pensées, leurs sentiments et leurs motivations. Pour Montaigne, ce commerce intérieur est crucial pour cultiver une véritable harmonie et intégrité personnelle.

L’Équilibre entre les Trois Commences

Montaigne insiste sur l’importance de maintenir un équilibre entre ces trois formes de commerce. Chacune d’elles, selon lui, apporte une contribution unique et complémentaire à l’épanouissement personnel et à la sagesse. Un individu bien équilibré serait donc celui qui sait tirer profit de ces trois dimensions de manière équilibrée et harmonieuse.

Réflexion Philosophique

Des trois commerces n’est pas seulement un essai sur les relations humaines, mais aussi une réflexion philosophique sur la nature de la connaissance, de la morale et de la vie elle-même. Montaigne utilise ces trois formes de commerce comme une grille d’analyse pour explorer les fondements de l’existence humaine. Et pour inciter ses lecteurs à réfléchir sur leur propre parcours de vie .

De la vanité

Dans l’essai intitulé De la vanité , Montaigne explore la notion de vanité humaine et les implications de cette obsession pour la reconnaissance sociale et personnelle .

La Nature de la Vanité

Montaigne commence par définir la vanité comme un désir excessif de reconnaissance et de validation extérieure. Il critique cette tendance humaine à rechercher l’approbation des autres et à mesurer sa propre valeur en fonction de critères superficiels ou sociaux. Pour Montaigne, la vanité est une forme d’illusion qui éloigne les individus de la véritable connaissance de soi et de la sagesse.

Les Symptômes de la Vanité

L’essai examine différents symptômes de la vanité, tels que la quête incessante de pouvoir, de richesse, ou de prestige . Montaigne montre comment ces aspirations peuvent conduire à des comportements narcissiques et égocentriques, où l’individu cherche à se distinguer des autres pour affirmer sa propre importance.

La Futilité des Ambitions Humaines

Montaigne critique sévèrement l’obsession pour les honneurs et les distinctions sociales, qu’il juge vains et éphémères. Il souligne que les succès extérieurs ne garantissent pas le bonheur ni la véritable estime de soi. Pour Montaigne, la véritable grandeur réside dans la capacité à vivre avec simplicité et honnêteté, en accord avec ses propres valeurs et convictions.

L’Alternative de la Sagesse

Dans De la vanité , Montaigne propose l’alternative de la sagesse, qui consiste à rechercher l’harmonie intérieure et à cultiver des valeurs authentiques . Il encourage ses lecteurs à se détacher des illusions de la vanité et à trouver la satisfaction dans la connaissance de soi, la vertu et la quête de la vérité. Pour Montaigne, la véritable grandeur réside dans la capacité à vivre avec simplicité et honnêteté, en accord avec ses propres valeurs et convictions.

De la vanité dépasse la simple critique sociale pour devenir une méditation profonde sur la condition humaine et les défis universels auxquels chaque individu est confronté. Montaigne utilise l’analyse de la vanité pour interroger les motivations profondes de l’homme et pour inciter à une réflexion sur la manière dont nous mesurons notre propre valeur et notre succès dans la vie.

L’Homme et la Nature Humaine

Dans ses Essais , Montaigne aborde profondément la question de l’homme et de la nature humaine à travers plusieurs de ses écrits. Son exploration de ce thème traverse les trois livres de l’œuvre, offrant une vision complexe et nuancée de la condition humaine.

La Complexité de l’Être Humain

Montaigne commence par reconnaître la complexité de l’être humain. Il observe que l’homme est à la fois doté de capacités intellectuelles impressionnantes et de faiblesses significatives . Il explore les contradictions internes de l’humanité, telles que la capacité à la fois à la grandeur et à la petitesse morale, à la noblesse et à la bassesse.

La Variabilité des Comportements Humains

Un aspect important de la réflexion de Montaigne est sa reconnaissance de la variabilité des comportements humains. Il observe que les actions et les attitudes des individus peuvent varier considérablement en fonction des circonstances, des influences sociales et des motivations personnelles. Cette variabilité est une caractéristique centrale de la nature humaine que Montaigne explore avec curiosité et perspicacité.

La Confrontation avec la Mort

Montaigne aborde également la question de la mortalité humaine avec une profondeur philosophique. Il médite sur la condition éphémère de la vie humaine et sur l’impact que cette réalisation a sur nos choix, nos valeurs et nos relations avec les autres. Pour Montaigne, la confrontation avec la mort est une occasion de réflexion sur la manière dont nous devrions vivre nos vies.

L’Interaction avec la Société et la Culture

Montaigne examine comment l’homme interagit avec la société et la culture qui l’entourent. Il analyse les effets des normes sociales, des valeurs culturelles et des attentes sur le comportement individuel. Montaigne questionne les conventions et les traditions, incitant à une réflexion sur la manière dont ces influences façonnent notre identité et notre compréhension de nous-mêmes.

La Quête de la Sagesse et de la Vertu

Pour Montaigne, la nature humaine est également caractérisée par une quête perpétuelle de sagesse et de vertu. Il explore les moyens par lesquels les individus cherchent à se perfectionner , à développer leur intellect et leur caractère moral . Montaigne valorise la recherche de la vérité et de la justice comme des idéaux dignes de poursuite dans la vie humaine.

La philosophie de la vie

Montaigne développe une philosophie de la vie riche et nuancée à travers ses Essais , exprimant ses pensées sur la manière de vivre de manière éclairée et équilibrée. Cette philosophie se déploie à travers plusieurs thèmes clés qui sont au cœur de son œuvre.

La Quête de la Sagesse Personnelle

Pour Montaigne, la vie consiste en une quête constante de sagesse personnelle. Il encourage ses lecteurs à se tourner vers l’introspection et à chercher la vérité à travers l’exploration de soi-même . Montaigne croit fermement que la connaissance de soi est le fondement de toute sagesse véritable. Et il valorise l’auto-examen comme une voie vers l’amélioration personnelle.

La Tolérance et l’Ouverture d’Esprit

La philosophie de Montaigne est également marquée par un fort sentiment de tolérance et d’ouverture d’esprit envers les autres. Il critique l’ethnocentrisme et le dogmatisme, prônant à la place une attitude de respect envers la diversité des cultures et des points de vue . Pour Montaigne, la diversité enrichit l’expérience humaine et élargit notre compréhension du monde.

L’Acceptation de la Mort

Montaigne aborde la question de la mort avec une philosophie stoïcienne , encourageant ses lecteurs à accepter la réalité de leur propre mortalité. Il voit dans cette acceptation une clé pour vivre pleinement et sans peur, en valorisant chaque moment de la vie.

La Modération et l’Équilibre

Montaigne critique les excès et les extrêmes, recommandant plutôt une voie médiane qui évite tant l’avarice que la prodigalité , tant la timidité que l’audace excessive. Montaigne valorise la mesure comme un moyen d’atteindre la paix intérieure et le bonheur durable.

L’Apprentissage Tout au Long de la Vie

Montaigne promeut l’idée que la vie est un processus d’apprentissage continu. Il encourage ses lecteurs à être ouverts à de nouvelles expériences, à la lecture et à l’étude, tout en restant humbles face à la vaste étendue de la connaissance. Pour Montaigne, l’éducation ne se limite pas aux livres mais englobe également l’expérience personnelle et l’interaction avec le monde.

L’Amitié et les Relations Humaines

Montaigne accorde une place centrale à l’amitié et aux relations humaines dans ses Essais , explorant profondément la nature et la valeur de ces liens interpersonnels.

La Nature de l’Amitié

Pour Montaigne, l’amitié est une forme de lien sacré et profond entre individus. Il la définit comme une relation fondée sur la confiance mutuelle, la bienveillance et le respect réciproque. Loin d’être simplement utilitaire, Montaigne voit l’amitié comme une vertu morale et un enrichissement spirituel qui contribue au bonheur et à la plénitude de l’individu.

La Sincérité et la Loyauté

Montaigne critique la superficialité et l’hypocrisie dans les relations humaines, encourageant plutôt une transparence honnête et une fidélité inébranlable entre amis . Pour Montaigne, l’amitié véritable est caractérisée par une volonté sincère de soutenir l’autre.

La Compréhension Mutuelle

L’amitié, selon Montaigne, repose également sur une profonde compréhension mutuelle. Il explore comment les amis peuvent se soutenir émotionnellement et intellectuellement, partageant des pensées intimes et des expériences de vie.

L’Égalité et la Fraternité

Montaigne promeut une vision d’amitié basée sur l’égalité et la fraternité. Il rejette les relations de pouvoir et de domination, préférant des amitiés où chacun est traité avec respect et considération égale. Pour Montaigne, l’amitié est un refuge contre les tensions sociales et les conflits, offrant un espace où les individus peuvent être authentiques et véritablement eux-mêmes.

Les Liens de l’Amitié

Montaigne explore également la durabilité des liens d’amitié à travers le temps et les circonstances. Il reconnaît que les relations amicales peuvent évoluer et se transformer.  Mais il valorise leur capacité à résister aux épreuves et à enrichir la vie de ceux qui en font l’expérience.

La relativité des coutumes

Montaigne aborde dans ses Essais la question de la relativité des coutumes, explorant comment les normes sociales et les pratiques culturelles varient à travers le temps et l’espace.

La Diversité Culturelle

Pour Montaigne, la diversité des coutumes et des pratiques culturelles est une réalité incontestable. Il observe comment les normes sociales et les traditions peuvent différer considérablement d’une société à une autre. Influençant la manière dont les individus vivent et interagissent dans leur environnement.

Montaigne critique l’ethnocentrisme, c’est-à-dire la tendance à juger les autres cultures à travers le prisme de ses propres normes et valeurs. Il encourage à la place une attitude de respect et de compréhension envers la diversité culturelle. Reconnaissant que chaque culture possède sa propre logique et sa propre justification pour ses pratiques.

La Flexibilité des Mœurs

Montaigne souligne la flexibilité des mœurs et des conventions sociales au fil du temps. Il observe que ce qui est considéré comme acceptable ou tabou peut changer au cours des siècles, influencé par des facteurs tels que l’évolution des connaissances, les changements économiques et politiques, ainsi que les interactions entre les différentes cultures.

Pour Montaigne, la réflexion sur la relativité des coutumes est une invitation à la réflexion philosophique sur la nature de la moralité et du comportement humain. Il encourage une approche critique et réfléchie des normes sociales , invitant à questionner les présupposés culturels et à rechercher une compréhension plus profonde des motivations et des valeurs qui sous-tendent les pratiques sociales.

Style et Ton des Essais

Les Essais de Montaigne se distinguent par leur style personnel et leur ton introspectif, marquant ainsi une rupture avec les conventions littéraires de son époque.

Style Personnel et Intime

Montaigne adopte un style d’écriture direct et intime, où il partage ouvertement ses pensées, ses expériences et ses réflexions personnelles. Il utilise souvent la première personne du singulier pour créer un lien direct avec ses lecteurs, les invitant à entrer dans son monde intérieur et à partager ses questionnements sur la vie et l’humanité.

Le Scepticisme comme Méthode

Un aspect central du style de Montaigne est son scepticisme méthodique. Il remet en question les certitudes absolues et encourage une approche critique de la connaissance. Montaigne utilise le doute comme une méthode pour explorer différentes perspectives et pour examiner les idées reçues sans se laisser emporter par les préjugés .

L’Humour et l’Ironie

Montaigne emploie fréquemment l’humour et l’ironie pour aborder des sujets sérieux. Il utilise ces outils pour désamorcer la tension , pour critiquer subtilement les comportements humains et pour exprimer une forme de détachement vis-à-vis des conventions sociales . L’humour de Montaigne contribue à rendre ses essais accessibles et agréables à lire, tout en renforçant son point de vue sur la relativité des valeurs humaines.

La Variété des Thèmes et des Approches

Le style des Essais est également caractérisé par sa variété thématique et stylistique. Montaigne aborde une multitude de sujets, allant de questions philosophiques profondes à des anecdotes triviales de la vie quotidienne. Il utilise une approche éclectique qui mêle citations classiques, observations personnelles et références historiques, créant ainsi une œuvre riche et multiforme .

La Prose Élégante et Éloquente

Montaigne est reconnu pour sa prose élégante et éloquente, qui allie clarté intellectuelle et beauté littéraire. Il maîtrise l’art de la digression contrôlée, passant habilement d’un sujet à l’autre tout en maintenant l’intérêt du lecteur. Sa capacité à exprimer des idées complexes de manière accessible et captivante fait des Essais une œuvre littéraire d’une grande richesse stylistique.

Réception Contemporaine des Essais de Montaigne

Les Essais de Montaigne ont suscité diverses réactions et interprétations au fil des siècles, influençant profondément la littérature, la philosophie et la pensée critique contemporaine.

Renaissance et Influence Initiale

À leur publication au XVIe siècle, les Essais de Montaigne ont été salués comme une œuvre novatrice qui rompt avec les conventions littéraires de l’époque . Les lecteurs de la Renaissance ont été fascinés par la liberté d’expression et la profondeur de la réflexion de Montaigne. Ainsi que par sa capacité à aborder une diversité de sujets de manière personnelle et sans prétention.

Réactions Contradictoires et Critiques

Malgré son succès initial, Montaigne a également fait face à des critiques et à des oppositions. Certains contemporains ont reproché à ses essais leur manque de structure formelle et leur style parfois trop digressif. D’autres ont critiqué ses opinions jugées trop audacieuses ou trop sceptiques pour l’époque.

Influence sur la Pensée Philosophique

Les Essais de Montaigne ont eu une influence durable sur la pensée philosophique occidentale. Son approche sceptique et son exploration de la nature humaine ont été étudiées et admirées par des penseurs tels que René Descartes , Blaise Pascal et Friedrich Nietzsche . Montaigne est souvent considéré comme l’un des précurseurs du scepticisme moderne et de l’individualisme philosophique.

Résonance dans la Littérature et l’Écriture Personnelle

L’approche personnelle et introspective de Montaigne a inspiré de nombreux écrivains et essayistes ultérieurs. Des figures littéraires telles que Virginia Woolf, Ralph Waldo Emerson et Michel de Certeau ont été influencées par la liberté stylistique et l’honnêteté intellectuelle des Essais . Montaigne a également contribué à populariser le genre de l’essai comme forme d’expression littéraire et philosophique à part entière.

Importance dans les Études Culturelles et Historiques

Au-delà de la littérature, les Essais de Montaigne ont été étudiés pour leur valeur historique et culturelle. Ils offrent un aperçu précieux sur la vie intellectuelle et sociale de la Renaissance , ainsi que sur les préoccupations et les débats philosophiques de l’époque. Les essais de Montaigne continuent d’être un sujet de recherche et de débat dans les études culturelles et historiques contemporaines.

Réception Moderne

Dans le monde moderne, les Essais de Montaigne continuent de captiver les lecteurs par leur humanisme, leur intelligence et leur capacité à remettre en question les conventions établies. Leur résonance avec les préoccupations contemporaines telles que l’identité, la morale et la vérité fait des essais de Montaigne une lecture pertinente et stimulante pour les lecteurs d’aujourd’hui.

Les Essais de Montaigne comme Phare de la Pensée et de la Réflexion Humaine

En outre, Montaigne a ouvert la voie à une conception de l’écriture qui valorise la subjectivité et l’individualité, remettant en question les dogmes établis et invitant à une pensée libre et critique. Son influence dépasse les frontières culturelles et linguistiques, et ses idées continuent d’être étudiées et admirées à travers le monde.

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En tant que spécialiste de la littérature Européenne, j'ai toujours été intéressée par les différentes façons dont les écrivains de différentes cultures abordent leur travail. Je suis née en France, et mes parents étaient tous deux enseignants. J'ai grandi dans un foyer rempli de livres, et mon amour pour la littérature s'est développé très tôt.

J'ai étudié l'anglais à l'université et, une fois diplômée, j'ai déménagé à Londres pour poursuivre ma passion pour l'écriture. Je vis maintenant Nice depuis plus de dix ans, et mon travail a été publié au sein de plusieurs sites Web, magazines et revues spécialisées.

J'ai bien évidemment étudié en profondeur tous les classiques de la littérature espagnole, française, anglaise. Mais ce que j'aime vraiment, c'est explorer le travail d'écrivains contemporains issus de cultures et de milieux différents. À mon avis, il n'y a pas une seule "bonne" façon d'écrire de la littérature. Chaque écrivain a sa propre voix unique, et c'est cette diversité qui rend la littérature si intéressante.

Je crois que chaque personne a une histoire à raconter, et c'est pourquoi je pense qu'il est important d'en parler. C'est ainsi que je m'intéresse particulièrement à la manière dont ils sont influencés par leur milieu culturel. Je crois que la littérature peut être un outil puissant pour comprendre le monde qui nous entoure, et je m'efforce d'apporter cette compréhension à mes lecteurs.

Je suis toujours à la recherche d'écrivains nouveaux et passionnants à lire, et j'espère que mes articles et résumés de livres vous feront découvrir quelques-uns des meilleurs ouvrages contemporains du monde entier. Merci de vous joindre à moi dans ce voyage littéraire !

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Essais, Michel de Montaigne

Au XVI e  siècle, les guerres de religions divisent la France, avec, notamment, le sanglant massacre des protestants le 24 août 1572, jour de la fameuse Saint-Barthélemy. La même année, Montaigne commence à écrire ses Essais qui seront l’œuvre de sa vie, puisqu’il va les poursuivre pendant plus de trente ans, jusqu’à sa mort.

Montaigne fait paraître d’abord ses deux premiers livres des Essais en 1580. Huit ans plus tard paraît son troisième et dernier livre.

Cette œuvre est devenue depuis longtemps universelle, en remettant à jour la philosophie de Socrate, « se connaître soi-même », d’une manière novatrice par le genre de l’essai. Cette démarche expérimentale ouvre pour l’auteur sur un double dialogue, à la fois avec le lecteur et avec lui-même.

L’essai philosophique : Le genre de l’essai est créé par Montaigne, qui le définit comme un exercice du jugement sur tous les sujets qui peuvent spontanément traverser l’esprit. Le début de l’œuvre est caractérisé par un questionnement soutenu, qui s’estompe peu à peu au profit de raisonnements et de confidences. L’Humaniste : L’œuvre s’inscrit pleinement dans la veine humaniste, de par sa démarche philosophique, ses éloges à la Nature et son attachement à l’Antiquité. L’Humaniste est un homme pacifiste qui « croit en l’homme », et lui délivre des conseils pour mieux vivre. L’autobiographie : Même si les Essais ne sont pas autobiographiques en tant que tels, ils en portent la trace dans le texte où le « moi » est au centre de la question, en tant qu’objet de la connaissance. L’éducation et la lecture : Montaigne souhaite susciter chez son lecteur, comme sur lui-même, l’exercice de l’esprit critique confronté aux jugements et aux opinions, souvent erronés. Le meilleur moyen de s’éduquer demeure le voyage.

Les Essais sont composés en trois livres rassemblant cent sept chapitres en tout, abordant des thématiques très variées, l’auteur voulant apprendre à mieux se connaître.

Le livre I (57 chapitres) aborde des réflexions à propos de la mort, l’amitié, l’éducation et la solitude.

Le livre II (37 chapitres) se concentre, par une approche plus biographique, sur le suicide, la cruauté, les relations familiales, la maladie et la littérature.

Le livre III (13 chapitres), qui paraît plus tard, énumère des réflexions philosophiques.

Livre I – 57 chapitres

1- par divers moyens on arrive à pareille fin.

Montaigne s’interroge sur les comportements humains qui lui paraissent diversifiés. En effet, afin de gagner le pardon d’autrui, on recourt tantôt à la pitié, tantôt à la bravoure. L’homme est imprévisible.

2- De la tristesse

La tristesse est un sentiment commun qui nous déstabilise. Les émotions intenses, quand elles nous envahissent, submergent l’âme et l’étouffe.

3- Nos affections s’emportent au-delà de nous

L’Homme se projette d’abord dans l’avenir et oublie le présent. Il devrait apprendre à se « connaître lui-même » et suivre l’enseignement de Socrate.

4- Comment l’âme décharge ses passions sur des objets faux quand les vrais lui défaillent

On exprime une émotion spontanément, même en l’absence de celui qui l’a causé.

5- Si le chef d’une place doit sortir pour parlementer

Comment négocier avec l’ennemi, comment lui faire confiance alors qu’une ruse est probable ?

6- L’heure des parlements

Poursuivant sa réflexion, Montaigne pense qu’il faut de toute façon tenter la négociation et rester loyal.

7- Que l’intention juge nos actions

L’Homme ne maîtrise pas toujours la portée de ses actes, il faut donc le juger sur ses intentions.

8- De l’oisiveté

Pour se structurer, un esprit a besoin de se consacrer à une activité. Sans l’écriture, l’esprit de Montaigne serait désordonné.

9- Des menteurs

Les bons menteurs ont une très bonne mémoire pour pouvoir rester cohérent. Montaigne avoue avoir une mauvaise mémoire et, de fait, pardonne aisément.

10- Du parler prompt ou tardif

La parole spontanée et la parole préméditée sont deux façons de s’exprimer. L’une semble influencer, l’autre juge.

11- Des pronostications

Revenant aux hommes qui préfèrent regarder en direction du futur, Montaigne estime que les pronostications et prophéties obscurcissent le jugement.

12- De la constance

Être constant permet de supporter les maux inévitables et de s’y exposer.

13- Cérémonie de l’entrevue des rois

Comment bien se conduire ? En invitant un souverain ou en lui rendant visite ? La politesse est indispensable pour vivre avec autrui.

14- Que le goût des biens et des maux dépend en bonne partie de l’opinion que nous en avons

Le mal absolu n’existe pas car le mal dépend de la perception de chacun. Il peut être conçu comme la souffrance ou bien comme la pauvreté.

15- On est puni pour s’opiniâtrer à une place sans raison

Une vertu, le courage, peut se transformer en vice, l’insistance. À défendre une place militaire submergée par l’ennemi, on en ressort puni.

16- De la punition de la couardise

Comme déjà énoncé, on juge avant tout l’intention d’un acte. En conséquence, on pardonne plus facilement la faiblesse plutôt que la méchanceté. Les lâches sont en outre punis par la honte, ce qui explique les indulgences qui leur sont faites.

17- Un trait de quelques ambassadeurs

Les ambassadeurs ont parfois tendance à affabuler dans leurs récits. Ils devraient parler de leur expérience personnelle.

18- De la peur

La peur paralyse mais peut amener aussi à des actions irrationnelles.

19- Qu’il ne faut juger de notre heure qu’après la mort

La mort est le jugement dernier de l’existence. Certains, coupables par la vie qu’ils ont menés, ne parviennent à se racheter.

20- Que philosopher, c’est apprendre à mourir

Une vie pleinement menée ne dépend pas du temps passé à l’endurer, de l’âge, mais des actes, de son usage.

21- De la force de l’imagination

La force de l’imagination est grande au point que le corps malade peut guérir sous l’influence de l’esprit.

22- Le profit de l’un est dommage de l’autre

« Le bonheur des uns dépend du malheur des autres » , c’est une loi immuable.

23- De la coutume et de ne changer aisément une loi reçu

Les habitudes s’insinuent durablement dans le quotidien de l’Homme et il ne peut s’en défaire. Les coutumes transmettent des habitudes qui sont arbitraire et génèrent des absurdités. Ce qui n’empêche pas le philosophe de les percevoir.

24- Divers événements de même conseil

Sous l’effet du hasard, la même intention engendre des conséquences différentes.

25- Du pédantisme

Un pédant ne fait que tenter de singer ses maîtres, sans jamais développer un esprit critique. Pour réellement apprendre, il faut donc développer son esprit critique.

26- De l’institution des enfants

Montaigne donne des recommandations pour éduquer les enfants (intellectuellement, moralement et physiquement) en suscitant leur désir et en évitant la punition.

27- C’est folie de rapporter le vrai et le faux à notre suffisance

La crédulité et l’incrédulité sont toutes deux des défauts.

28- De l’amitié

L’amitié est la forme de relation humaine qui sied le plus à Montaigne, qui partageait une amitié profonde avec de La Boétie, car les parties se choisissent mutuellement en toute liberté.

29- Vingt-neuf sonnet d’Étienne de La Boétie

À partir de 1588, il a fait retirer ces sonnets, dont il reste une page blanche.

30- De la modération

Une vertu peut se transformer en vice si elle est pratiquée dans l’excès.

31- Des cannibales

Les autres peuples nous prouvent que le jugement est une valeur très relative. Des étrangers peuvent à leur tour trouver choquante notre société.

32- Qu’il faut sobrement se mêler de juger les ordonnances divines

On ne peut prévenir les desseins de Dieu. Ceux qui prétendent le contraire sont des charlatans qui usent de la crédulité et l’ignorance des hommes.

33- De fuir les voluptés au prix de la vie

Montaigne s’interroge sur le suicide et ses raisons.

34- La fortune se rencontre souvent au train de la raison

« Le hasard fait bien les choses » et souvent mieux que l’Homme lui-même.

35- D’un défaut de nos polices

Ce qui manque à notre société, par exemple, le troc.

36- De l’usage de se vêtir

Les vêtements sont purement culturels, la nature ne nous contraint pas à en porter.

37- Du jeune Caton

Montaigne réhabilite Caton.

38- Comme nous pleurons et rions d’une même chose

Le vainqueur peut pleurer le vaincu. Nos émotions sont paradoxales.

39- De la solitude

On dit que l’homme est fait pour vivre en groupe. Mais il est indispensable « d’être à soi » , de s’isoler pour se recueillir avec soi-même.

40- Considération sur Cicéron

Critique de l’orateur et de sa vanité.

41- De ne communiquer sa gloire

Beaucoup d’hommes se félicitent d’une gloire conquise par les autres.

42- De l’inégalité qui est entre nous

L’auteur expose plusieurs sortes d’inégalités qui poussent l’homme à envier le prince. Mais leur vie n’a rien d’enviable en réalité.

43- Des lois somptuaires

Le fait d’afficher sa richesse par les habits que l’on porte génère de l’envie entre les hommes.

44- Du dormir

Le sommeil et le courage vont de pair malgré les apparences, les héros de l’Antiquité dormaient.

45- De la bataille de Dreux

La stratégie militaire exige de perdre des soldats.

46- Des noms

Le nom propre ne confère pas l’identité individuelle ; on a tort de s’attacher aux noms.

47- De l’incertitude de notre jugement

Les conséquences des décisions que nous prenons dépendent du hasard.

48- Des destriers

Montaigne rend compte du rôle important des chevaux dans l’Histoire.

49- Des coutumes anciennes

Les peuples jugent les autres peuples à travers leur culture. Pourtant la culture, comme le montre l’évolution des sociétés, est très relative.

50- De Démocrite et Héraclite

Il faut rester curieux. Héraclite est le bon exemple du récit, lui qui s’interrogeait sur condition humaine.

51- De la vanité des paroles

La rhétorique propose un style pompeux.

52- De la parcimonie des Anciens

Évocation d’Homère et Caton, humbles et vivants du nécessaire.

53- D’un mot de César

César s’étonnait de l’esprit humain, s’intéressait au complexe plutôt qu’aux choses simples.

54- Des vaines subtilités

En revenant sur les rhéteurs, Montaigne préfère la simplicité à la complication

55- Des senteurs

L’odorat influe sur notre moral.

56- Des prières

L’auteur oppose la prière réclamant à la prière honorant.

57- De l’âge

Les anciens doivent céder la place aux jeunes, qui sont l’avenir.

Livre II – 37 chapitres

1- de l’inconstance de nos actions.

Les hommes sont ardus à juger car ils changent selon les circonstances.

2- De l’ivrognerie

L’ivrognerie entache l’esprit.

3- Coutume de l’Île de Céa

Débat sur le suicide, que Montaigne considère, dans certains cas, comme une forme de libération de la souffrance.

4- À demain les affaires

On est esclave de notre travail, dont il est bon, de temps en temps, de se libérer.

5- De la conscience

Remise en question de la torture qui fait avouer aux innocents des mensonges pour s’en délivrer.

6- De l’exercitation

Pour se faire une idée de la mort, il n’y qu’à se figurer l’évanouissement. Les mourants ne sont pas tant à plaindre, puisqu’ils ne sont pas conscients de leur misère.

7- Des récompenses d’honneur

Il ne faut pas trop gâter les hommes, et rester mesuré dans les offrandes.

8- De l’affection des pères aux enfants

L’affection pour un enfant peut croître jusqu’à ce qu’il soit mature. Montaigne donne des conseils pour éduquer les garçons.

9- Des armes des Parthes

Les anciens ne reposaient pas leur courage sur leurs armes. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

10- Des livres

Montaigne décrit son lecteur idéale puis partage ses goût littéraires.

11- De la cruauté

Montaigne condamne la cruauté à travers l’exemple de la torture et de la façon de chasser.

12- Apologie de Raymond Sebond

Chapitre le plus long des Essais dans lequel l’auteur observe que la raison et la foi s’opposent. La foi doit compenser les faiblesses de la raison.

13- De juger de la mort d’autrui

Montaigne se demande comment évaluer ce que ressent autrui lorsqu’il meurt et y voir du courage alors qu’il n’a pas conscience de mourir.

14- Comme notre esprit s’empêche soi-même

L’homme hésitant devant décider ne choisit pas au hasard mais par dépit.

15- Que notre désir s’accroît par la malaisance

Montaigne estime que la mort octroie de la valeur à la vie.

16- De la gloire

Il faut se méfier du jugement d’autrui qui recherche vainement la gloire qui est bien souvent accidentelle, et trouver en soi sa gloire intérieure.

17- De la présomption

Montaigne peint son portrait en faisant preuve de modestie.

18- Du démentir

Écrire sur soi permet de se remettre en question.

19- De la liberté de conscience

L’auteur se méfie des convictions trop affirmées et fait la critique de l’intolérance religieuse.

20- Nous ne goûtons rien de pur

Les plaisirs sont toujours mêlés de souffrances car l’un n’existe pas sans l’autre.

21- Contre la fainéantise

Éloge des empereurs romains qui menèrent eux-mêmes leurs batailles.

22- Des postes

Montaigne énumère les moyens anciens de faire porter un courrier.

23- Des mauvais moyens employés à bonne fin

Les États comme les individus sont soumis à l’éphémère. Pour renaître de leurs cendres, il faut un grand chaos.

24- De la grandeur romaine

Les Romains n’ont pas toujours colonisé les pays qu’ils ont conquis. Rien de tel à l’heure actuelle.

25- De ne contrefaire le malade

À feindre la maladie, on tombe malade.

26- Des pouces

Les pouces sont utilisés pour exprimer des signes nés de la culture.

27- Couardise mère de Cruauté

Les couards sont souvent cruels, pour engendrer la peur et rester protégés.

28- Toutes choses ont leur saison

La vie est un cycle. Les jeunes apprennent et lorsqu’ils sont vieux, ils doivent apprendre à se séparer de leurs biens.

29- De la vertu

Pour juger des hommes il faut les observer quotidiennement et non pas les juger sur un fait ponctuel.

30- D’un enfant monstrueux

En parlant des malformations enfantines, Montaigne dit qu’on juge injustement ces enfants qui sont des créations de Dieu.

31- De la colère

La colère génère l’injustice mais elle peut aussi être libératrice.

32- Défense de Sénèque et de Plutarque

L’auteur défend ses prédécesseurs des accusations dont ils ont pu faire l’objet.

33- L’histoire de Spurina

La raison doit réfréner les instincts sans entraîner la haine de soi, comme Spurina qui se défigura.

34- Observations sur les moyens de faire la guerre de Jules César

César est un chef de bataille exemplaire et juste avec ses troupes.

35- De trois bonnes femmes

La fidélité de certaines femmes les pousse à disparaître avec leur mari défunt.

36- Des plus excellents hommes

Montaigne énumère les hommes d’exception romains.

37- De la ressemblance des enfants aux pères

Montaigne fait le bilan de ses deux premiers livres en parlant de sa vie depuis qu’il a commencé à écrire. Il a depuis contracté la maladie de la pierre.

Livre III – 13 chapitres

1- de l’utile et de l’honnête.

Le bien commun exige des sacrifices. Mais dans les relations individuelles, l’honnêteté doit triompher.

2- Du repentir

L’Homme est celui qui se connaît le mieux lui-même. Il ne doit donc pas se repentir pour des défauts, des vices, enracinés en lui par l’habitude.

3- De trois commerces

Le premier commerce renvoie à l’amitié masculine, le deuxième à l’amour avec les femmes et le troisième à la lecture.

4- De la diversion

Pour consoler un esprit, Montaigne conseille de faire diversion, de « se changer les idées » .

5- Sur des vers de Virgile

Dans cette diversion justement, Montaigne dévie ensuite sur l’amour.

6- Des coches

L’auteur énumère les divers moyens de transports puis il parle de la splendeur des villes. Il oppose les chefs occidentaux aux chefs indiens, plus dévoués envers leur peuple.

7- De l’incommodité de la grandeur

Montaigne réfléchit à la condition royale. Les rois ont un grand pouvoir entre leurs mains, ce qui les rend solitaires en réalité.

8- De l’art de conférer

Le débat, selon Montaigne, est source d’apprentissage mais suppose un rapport d’égalité entre les parties, inconnu pour les rois.

9- De la vanité

Montaigne s’interroge sur la vanité à travers le voyage. Lui qui est vieux, il aime voyager et n’y trouve que des bonnes grâces. Si le voyage est une chose vaine, la vie et son livre le sont tout autant.

10- De ménager sa volonté

La vie sociale est aliénante. Montaigne raconte son expérience en tant que maire de Bordeaux. Il ne faut donc pas se malmener mais modérer ses engagements.

11- Des boiteux

La rumeur dit que les boiteuses sont exceptionnelles sexuellement. Et la rumeur influence la réalité : un cercle vicieux permet de la maintenir dans les esprits. Il faut donc se méfier des opinions invérifiées.

12- De la physionomie

Montaigne fait l’éloge de la Nature et le blâme des guerres. Il faut vivre selon la Nature.

13- De l’expérience

L’auteur oppose la connaissance des livres, rationnelle, à la connaissance de l’expérience, empirique. Montaigne, pour conclure fait une hymne à la vie et à la maîtrise de soi.

« Il se tire une merveilleuse clarté pour le jugement humain de la fréquentation du monde. Nous sommes tous contraints et amoncelés en nous, et avons la vue raccourcie à la longueur de notre nez. On demandait à Socrate d’où il était. Il ne répondit pas “d’Athènes” ; mais “du monde”. »

Livre I, chapitre 25 « J’accuse toute violence en l’éducation d’une âme tendre, qu’on dresse pour l’honneur, et la liberté. Il y a je ne sais quoi de servile en la rigueur, et en la contrainte : et tiens que ce qui ne se peut faire par la raison, et par prudence, et adresse, ne se fait jamais par la force. »

Livre II, chapitre 8 « Les auteurs se communiquent au peuple par quelque marque particulière et étrangère ; moi le premier par mon être universel, comme Michel de Montaigne, non comme grammairien ou poète ou jurisconsulte. »

Livre III, chapitre 2 « Il se faut prêter à autrui et ne se donner à soi-même. »

Livre III, chapitre 10

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Fiche de lecture : Montaigne, Les Essais 📚

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T’es à la recherche du livre qui décrit le mieux les hommes dans le monde ? Et si on te disait que c’est un écrivain français du XVIe siècle qui a relevé ce pari fou ! Eh oui, parmi les auteurs emblématiques de la littérature française qui dépeignent avec brio la condition humaine, on a jeté notre dévolu sur Montaigne , à travers son ouvrage Les Essais ! 😎

Qui sait, tu l’as peut-être même déjà étudié en cours de français. Et si tu cherches un guide sur Les Essais de Montaigne résumé et analysé , alors t’es au bon endroit !   Allez, à tes stylos jeune lecteur, c’est parti ! 🚀

À lire aussi

✅ Découvre notre résumé des Fables de Jean de La Fontaine ! 🦊

Une œuvre, un contexte

Qui est michel eyquem de montaigne 🧐.

Michel de Montaigne (1533-1592) est un écrivain français du XVIᵉ siècle, héritier du courant littéraire de l’humanisme. Il vient d’une noble famille bordelaise. Il a consacré ➕de 30 ans à l’écriture de son seul et unique ouvrage : Les Essais (1580)

👉 Montaigne n’est pas un écrivain comme les autres, puisqu’il appartient à la famille des humanistes tels que Rabelais, Ronsard ou encore Machiavel .

✅ Retrouve notre fiche résumée sur Les Amours de Ronsard  🌹

💡 Késaco l’humanisme ?

Il s’agit d’un courant littéraire et artistique né en Italie avec le poète Pétrarque . L’humanisme place au ❤️ de son analyse l’ étude des hommes . Mais avant de s’intéresser à la condition humaine , être un humaniste, c’est d’abord s’intéresser aux sciences de l’encyclopédie et en particulier aux savoirs que les anciens (Romain et Grecs) ont transmis. L’humanisme se caractérise aussi par une rupture avec la religion .

💡 Les grands thèmes de l’humanisme :

👉 Les textes grecs et latin de l’Antiquité

👉 L’éducation

👉 La découverte du monde et d’autres cultures

👉 La religion

👉 La foi en l’homme

Montaigne milite aux côtés des Anciens, dont il prône l’imitation, dans la querelle qui les opposent aux Modernes.

• Les Anciens : ils soutiennent l’importance de l’héritage de l’Antiquité dans la création littéraire.
• Les Modernes : ils pensent que l’on peut rivaliser avec les auteurs anciens. Ils militent pour un renouvellement de la création artistique.

Le contexte d’écriture des Essais de Montaigne

Comme tout bon écrivain humaniste qui se respecte, Montaigne est un écrivain de la Renaissance !  Eh oui, il n’y a sûrement pas meilleure période pour être un écrivain humaniste que la Renaissance.

💡 Il se passe quoi déjà au XVIe siècle ?

Les guerres de religion avec le massacre de la Saint-Barthélémy en France.

👉 Naissance de l’humanisme, soit d’une remise en question des idées scientifiques et philosophiques admises jusque-là.

👉 Remise en question des institutions dominantes au Moyen-Âge (religion et clergé)

👉 Renaissance artistique (inspiration des œuvres d’art de l’Antiquité gréco-latine)

👉 Réforme religieuse : apparition du protestantisme qui sépare la chrétienté de l’Europe Occidentale en deux confessions.

La Sorbonne

Sciences Po Paris

ENS Paris-Saclay

Aix-Marseille Université

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La fiche technique des Essais de Montaigne

Maintenant que tu sais tout sur notre cher Michel et le contexte historique durant lequel il a écrit son ouvrage, il est temps de rentrer dans le vif du sujet en te plongeant au cœur des Essais !  Au programme ? 3 livres structurés autour de 107 chapitres , abordant des thématiques toutes plus variées les unes que les autres. Bref une belle bête quoi ! 📚

👉 Oeuvre totalement novatrice pour son époque , Montaigne résume son projet à travers une question :

Que sais-je , moi, Michel Eyquem de Montaigne ?

À travers cette citation, Montaigne cherche surtout à élucider le mystère suivant : “Qu’est-ce que l’Homme ?” 🧐 Et pour y répondre, il décide de puiser dans ses propres expériences.

Je suis moi-même la matière de mon livre

Michel de Montaigne

💡 C’est quoi un essai ?

Nouveau genre argumentatif mêlant expérience personnelle, exemples historiques ou encore réflexions psychologiques, un essai est une œuvre de réflexion portant sur des sujets divers et variés. Véritable exercice de jugement, un essai est généralement le fruit des réflexions personnelles de l’auteur. C’est pourquoi, tu peux remarquer que Montaigne utilise souvent le “Je” au cours de son ouvrage.

👉 Le livre I (57 chapitres) qui correspond à la première édition des Essais, traite de la mort, l’amitié, l’éducation ou encore la solitude.

👉 Le livre II (37 chapitres) est surtout centré sur la personnalité de Montaigne, puisqu’il fait la peinture de ses propres sentiments.

👉 Le livre III, publié en 1588 , 8 ans après les deux premiers livres. Cette seconde édition approfondit la réflexion et parle + en détail des voyages de l’auteur. 

Les Essais de Montaigne résumé par chapitre

Synthétiser Les Essais ? Mission quasiment impossible ! Eh oui, il s’agit d’un recueil de réflexions en prose, organisées en chapitres thématiques, mais qui n’ont pas forcément de rapport les uns avec les autres. Il n’y a pas d’histoire qui sert de fil conducteur. En revanche, on t’a quand même préparé un petit résumé des différents chapitres emblématiques de l’ouvrage de Montaigne. En prime, tu as même droit aux meilleures citations de Michel De Montaigne ! 😎

👉 Chapitre 8 “De l’oisiveté”

Dans ce texte, Montaigne montre que ne rien faire, finalement, c’est pas si mal ! Eh oui, il considère que c’est dans les moments de solitude et d’oisiveté que l’homme est enfin lui-même et qu’il peut se poser les bonnes questions.

👉 Chapitre 27 : “De l’amitié”

Ici, l’auteur fait l’éloge de l’amitié en décrivant la relation parfaite qu’il avait avec La Boétie. Il s’agit d’une amitié d’autant plus rare, qu’elle est réciproque.

👉 Chapitre 17 : De la présomption

Dans ce texte, Montaigne dresse son autoportrait avec un regard lucide, parfois sévère ou amusé, montrant qu’il ne se prend pas au sérieux.

👉 Chapitre 10 : Des livres

À la lecture de ce texte, tu comprends tout de suite pourquoi Montaigne milite aux côtés des Anciens. Et pour cause, Montaigne présente dans cet essai son goût pour la littérature antique. Il montre clairement qu’il n’est pas fan de la littérature contemporaine.

Livre III 📚

👉 Chapitre 9 : De la vanité 

Le titre de ce texte peut prêter à confusion, car ici il est question des voyages de Montaigne, et non de dépeindre un défaut propre aux hommes. À travers l’exemple des courtisans et des voyageurs, Montaigne pose le problème de la peur de l’autre et du racisme. Il fait, au contraire, l’apologie de la diversité.

👉 Chapitre 13 : De l’expérience

Dans ce tout dernier texte, Montaigne oppose l’expérience vécue à la connaissance acquise dans les livres.

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Les thèmes abordés dans les Essais 

La médecine, les arts, les livres, les relations humaines, en passant par les chevaux, la maladie, la mort, dur de te faire un résumé des principales thématiques abordées par Montaigne, tant elles sont nombreuses ! Montaigne a posé sur papier tout ce qui lui passait par l’esprit !

Certainement pas le thème le ➕ joyeux, tu en conviendras, mais celui-ci est bien présent au cours des 3 livres. Si tu ne savais pas, Montaigne a été confronté au deuil très jeune puisque c’est en 1563 qu’il est frappé de plein fouet par la mort prématurée de son ami Etienne de La Boétie, écrivain et magistrat, à l’âge de 33 ans. 

Contrairement aux stoïciens, qui considèrent qu’il faut se préparer à la mort pour ne pas la craindre, Montaigne estime qu’il faut avant tout profiter de la vie, en sachant profiter des petits plaisirs de la vie. Sa recette ? Sourire, même dans la vieillesse 😉 

Si nous avons su vivre constamment et tranquillement, nous saurons mourir de même

✔️ L’amitié

Qui de mieux placé que Montaigne pour parler de l’amitié ? L’auteur cultive l’ambiguïté en utilisant le vocabulaire amoureux pour parler de l’amitié. Ce n’est pas sans rappeler la relation qu’il entretenait avec La Boétie. Entre amour ou amitié, on ne sait pas exactement ce qu’il y avait entre ces deux là, mais ce qui est sûr, c’est que c’était très fort ! 😌

Parce que c’était lui , parce que c’était moi.

✔️ Les animaux

Montaigne serait-il un défenseur des animaux avant l’heure ? Possible, quand on voit la posture qu’il endosse pour parler des animaux. À contre-courant d’un philosophe comme Descartes qui estime que les animaux n’ont aucune conscience ( “Je pense donc je suis” t’as la ref’ ?) , Montaigne pense que si l’humain se place au-dessus des animaux, c’est qu’il est trop prétentieux.

👉 Dans le chapitre “Apologie de Raymond Sebond”, Montaigne utilise plusieurs exemples qui remettent totalement en question l’idée de supériorité de l’homme sur l’animal.

✔️ L’éducation

Comme à son habitude, Montaigne fait preuve d’une grande modernité dans ses propos, notamment en termes d’éducation. Il critique la verticalité de l’enseignement, qui rend l’enfant passif. Il indique qu’il faut privilégier la qualité de l’enseignement plutôt que la qualité. 

✔️ Les cannibales

Montaigne est le premier à porter un regard curieux et non condescendant sur les autres cultures (hors Europe). Contrairement aux idées largement répandues aux XVIᵉ siècle selon lesquelles, les européens sont les peuples ayant la culture la plus civilisée, Montaigne pense qu’il s’agit en réalité d’une culture de barbares avides d’expansion. C’est pourquoi, il s’amuse à comparer les peuples “cannibales” aux Européens.

Nous les pouvons donc bien appeler barbares , eu égard aux règles de la raison, mais non pas eu égard à nous, qui les surpassons en toutes sortes de barbarie.

✔️ Le corps humain

Évidemment, étant donné que l’homme est au cœur de l’ouvrage de Montaigne, toutes les dimensions de l’homme l’intéressent. C’est pourquoi Montaigne accorde une large place au corps. Il conseille à chacun de connaître son corps, puisque c’est un compagnon de vie auquel nous ne pouvons pas échapper. 

C’est une absolue perfection , et comme divine, de savoir jouir loyalement de son être.

Pour conclure 💫

On espère que Les Essais de Montaigne (résumé) t’ont donné envie de te plonger parmi les pages de cet ouvrage emblématique de la littérature française !  Si la lecture de notre résumé t’a donné envie de lire Les Essais de Montaigne, alors il y a de grandes chances pour que les autres auteurs humanistes français retiennent ton attention !

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Essais de Montaigne (Résumé)

Les Essais de Michel de Montaigne, une philosophie de l’autobiographie

Les Essais  sont un ouvrage de Michel de Montaigne publié de 1580 à 1588. C’est l’oeuvre d’un homme de cinquante ans, qui revient d’un long voyage en Europe (lire “le grand livre du monde”, voir également les citations de Montaigne ) et qui, soucieux de contrôler s’il a bien vécu, se livre à une sorte d’analyse de lui-même  : auto-analyse menée au hasard, non pour “démontrer” mais pour le “plaisir de comprendre”, et qui lui révèle peu à peu les contradictions de sa propre nature.

A quoi s’ajoute bientôt le sentiment des contradictions tout aussi profondes des préceptes moraux qui lui ont été enseignés par ses maîtres ou ses lectures, des moeurs de tous les pays qu’il a traversés. Il conclut donc au scepticisme, formulé dans sa devise célèbre : Que sais-je ?

Loin de le conduire à quelque défiance envers l’homme, cette attitude de doute débouche sur une universelle bienveillance et un art de vivre fondés sur la compréhension de nos faiblesses.

Quel bilan tirer de ces Essais ? Montaigne a appris à se peindre lui-même, et à travers lui, la condition humaine.

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• Ping : Philosopher, c’est apprendre à mourir (Montaigne)

J’aimerais avoir des liens serrés avec beaucoup de philosophes, car je veux devenir un grand philosophe. je veux éclairer mon siecle, parce qu’on a qu’un siecle.

pourquoi toutes ces inventions? ce bien dans le but d’améliorer la condition de vie humaine, n’est-pas? Poutant l’humanité se plonge dans le néant beaucoup plus. Pourquoi on cherche toujours a percer au dela de l’humanité?

8 ans après je commente et te répond. Ma philosophie c’est que les philosophes ont tort de parsemer une réflexion sur l’absurdité de notre monde. Ils nourrissent juste leur égo en même temps qu’ils lisent des livres. La vie est un jeu narcissique : ils alignent une dizaine de moi pour hypnotiser les plus admirateur de l’égocentrisme et en même temps pour glorifier leur être. Tu es plus âgée qu’il y a 8 ans, peut être as tu honte. Honte d’avoir dit que tu voulais devenir philosophe, un philosophe ne veut pas devenir philosophe, il veut philosopher. Merci

LE PROGRES EST LE SYMPTOME DE LA MALADIE DE L’ORGEUIL DEMESURE DE L’HOMME MODERNE AFFRANCHI DE TOUTES LIMITES

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Essais de Michel de Montaigne : Résumé et analyse

Michel de Montaigne est un écrivain et philosophe français du XVIe siècle, célèbre pour ses Essais. Dans cet article, nous allons résumer et analyser les principales idées de ses Essais, qui sont considérés comme l’un des chefs-d’œuvre de la littérature française. Nous allons explorer les thèmes récurrents de l’œuvre de Montaigne, tels que la nature humaine, la vérité, la religion, la politique et la culture, et examiner comment Montaigne a influencé la pensée philosophique occidentale.

La vie de Michel de Montaigne

Michel de Montaigne est né en 1533 dans une famille de la noblesse française. Il a étudié le droit et a travaillé comme magistrat avant de se retirer dans son château pour se consacrer à l’écriture. Son œuvre la plus célèbre est Les Essais, publiée pour la première fois en 1580. Les Essais sont une collection d’essais personnels dans lesquels Montaigne explore des sujets tels que la philosophie, la religion, la politique et la nature humaine. Montaigne est considéré comme l’un des fondateurs du genre de l’essai et son style d’écriture est souvent décrit comme personnel et introspectif. Les Essais ont eu une influence considérable sur la littérature et la pensée occidentales et sont toujours étudiés et appréciés aujourd’hui. Montaigne est décédé en 1592, mais son héritage littéraire et intellectuel continue de vivre à travers son travail.

Le contexte historique et culturel de l’époque

L’époque de Michel de Montaigne était marquée par de profonds changements culturels et historiques. Au XVIe siècle, la Renaissance avait commencé à se répandre en Europe, apportant avec elle une nouvelle vision du monde et de l’homme. Les idées humanistes, qui mettaient l’accent sur la dignité et la valeur de l’individu, étaient en train de remplacer les anciennes croyances médiévales.

En France, la Réforme protestante avait également commencé à se propager, provoquant des tensions religieuses et politiques. Montaigne lui-même était un catholique modéré, mais il était également ouvert aux idées nouvelles et aux débats intellectuels.

Dans ce contexte, Montaigne a écrit ses Essais, qui sont souvent considérés comme un reflet de l’esprit de l’époque. Ses réflexions sur la nature humaine, la morale, la religion et la politique étaient profondément influencées par les idées humanistes et les débats intellectuels de son temps.

Cependant, Montaigne était également un penseur original et indépendant, qui a développé sa propre vision du monde à travers ses expériences personnelles et ses observations. Ses Essais sont donc à la fois un produit de leur époque et une œuvre unique et intemporelle, qui continue d’inspirer les lecteurs aujourd’hui.

Les Essais : une œuvre majeure de la Renaissance

Les Essais de Michel de Montaigne sont considérés comme l’une des œuvres majeures de la Renaissance. Publiés pour la première fois en 1580, ces essais ont été révisés et élargis par Montaigne jusqu’à sa mort en 1592. Les Essais sont une collection d’essais personnels dans lesquels Montaigne explore une grande variété de sujets, allant de la philosophie à la politique en passant par la religion et la littérature.

L’une des caractéristiques les plus remarquables des Essais est la façon dont Montaigne utilise son propre vécu pour illustrer ses idées. Il utilise des anecdotes de sa propre vie pour donner des exemples concrets de ses réflexions. Par exemple, dans l’essai « Des cannibales », Montaigne utilise son expérience de voyageur pour discuter de la façon dont les Européens considèrent les peuples non européens.

Les Essais sont également connus pour leur style d’écriture unique. Montaigne utilise une prose simple et directe, qui contraste avec le style orné et complexe de nombreux écrivains de son époque. Il utilise également des digressions fréquentes pour explorer des idées connexes, créant ainsi une structure narrative qui reflète la façon dont la pensée humaine fonctionne réellement.

Enfin, les Essais sont importants pour leur contribution à la philosophie de la Renaissance. Montaigne est souvent considéré comme l’un des premiers philosophes modernes, car il a remis en question de nombreuses idées traditionnelles et a encouragé les gens à penser par eux-mêmes. Il a également été un précurseur du scepticisme, affirmant que la vérité absolue est inaccessible à l’homme et que nous devons donc être prêts à remettre en question nos propres croyances.

Dans l’ensemble, les Essais de Michel de Montaigne sont une œuvre majeure de la Renaissance, qui continue d’influencer la pensée philosophique et littéraire aujourd’hui.

La structure des Essais

La structure des Essais de Michel de Montaigne est unique et innovante pour son époque. Le livre est divisé en trois volumes, chacun contenant plusieurs essais. Chaque essai est un examen minutieux d’un sujet particulier, allant de la philosophie à la politique en passant par la religion et la littérature. Montaigne utilise une approche personnelle et introspective pour explorer ces sujets, en utilisant souvent des anecdotes de sa propre vie pour illustrer ses points de vue.

La structure des Essais est également marquée par l’utilisation de digressions et de tangentes. Montaigne n’a pas peur de s’éloigner du sujet principal pour explorer des idées connexes ou pour partager des réflexions personnelles. Cette approche donne aux Essais une qualité organique et vivante, reflétant la façon dont Montaigne a réellement pensé et écrit.

Enfin, la structure des Essais est également marquée par l’utilisation de citations et de références. Montaigne était un lecteur avide et a incorporé de nombreuses idées et citations d’autres auteurs dans ses essais. Cela donne aux Essais une qualité intertextuelle, reflétant la façon dont Montaigne a été influencé par les idées et les écrivains de son temps.

Les thèmes abordés dans les Essais

Les Essais de Michel de Montaigne sont une collection d’essais qui couvrent une grande variété de sujets. Montaigne a écrit sur des thèmes tels que la philosophie, la religion, la politique, l’éducation, la littérature, la culture et la nature humaine. Il a également abordé des sujets plus personnels, tels que sa propre vie et ses expériences. Les Essais sont souvent considérés comme un exemple précoce de l’essai personnel, un genre littéraire qui se concentre sur les expériences et les opinions de l’auteur. Montaigne a utilisé les Essais pour explorer ses propres idées et pour partager ses réflexions sur le monde qui l’entourait. Les thèmes abordés dans les Essais sont toujours pertinents aujourd’hui et continuent d’inspirer les lecteurs du monde entier.

La philosophie de Montaigne

La philosophie de Montaigne est souvent considérée comme l’une des plus influentes de l’histoire de la pensée occidentale. Dans ses Essais, Michel de Montaigne explore une grande variété de sujets, allant de la nature humaine à la religion en passant par la politique et la littérature. Mais ce qui rend sa philosophie si unique, c’est sa méthode de pensée. Montaigne rejette les systèmes philosophiques rigides et préfère une approche plus personnelle et subjective. Il croit que la vérité ne peut être trouvée que dans l’expérience individuelle et que chaque personne doit trouver sa propre voie dans la vie. Cette approche a influencé de nombreux penseurs ultérieurs, notamment les philosophes existentialistes du XXe siècle. En fin de compte, la philosophie de Montaigne est une invitation à l’exploration de soi et à la recherche de la vérité personnelle.

Les influences de Montaigne

Les Essais de Michel de Montaigne ont eu une influence considérable sur la littérature et la pensée occidentales. En effet, Montaigne a été l’un des premiers à utiliser le genre de l’essai pour explorer des idées et des thèmes personnels, plutôt que de simplement transmettre des connaissances académiques. Cette approche a inspiré de nombreux écrivains et penseurs, tels que Ralph Waldo Emerson et Friedrich Nietzsche, qui ont également utilisé l’essai pour exprimer leurs propres idées et expériences. De plus, Montaigne a été un précurseur de la philosophie du scepticisme, qui remet en question les certitudes et les dogmes, et encourage la réflexion critique. Cette approche a influencé de nombreux philosophes, tels que David Hume et René Descartes, qui ont également remis en question les idées reçues et ont cherché à trouver des vérités plus profondes. En somme, les Essais de Montaigne ont eu une influence durable sur la littérature et la pensée, et continuent d’inspirer les écrivains et les penseurs d’aujourd’hui.

L’héritage de Montaigne

L’héritage de Montaigne est immense et continue d’influencer la littérature et la philosophie modernes. Les Essais de Michel de Montaigne sont considérés comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature française. Dans ces essais, Montaigne explore une variété de sujets, allant de la nature humaine à la religion, en passant par la politique et la culture. Il utilise une approche personnelle et introspective pour examiner ces sujets, ce qui a été considéré comme une innovation majeure à l’époque. Montaigne a également popularisé le genre de l’essai, qui est devenu un moyen important pour les écrivains de partager leurs idées et leurs opinions. En fin de compte, l’héritage de Montaigne est celui d’un penseur profondément original et influent, dont les idées continuent de résonner dans la culture et la littérature modernes.

L’importance des Essais dans la littérature française

Les Essais de Michel de Montaigne sont considérés comme l’un des ouvrages les plus importants de la littérature française. Publié pour la première fois en 1580, cet ouvrage est une collection d’essais qui abordent une grande variété de sujets, allant de la philosophie à la politique en passant par la religion et la littérature. Les Essais sont un exemple parfait de la façon dont la littérature française a toujours accordé une grande importance aux essais.

Les essais sont un genre littéraire qui permet aux auteurs d’exprimer leurs idées et leurs opinions sur un sujet donné. Ils sont souvent considérés comme une forme de littérature non-fictionnelle, mais ils peuvent également être utilisés pour explorer des thèmes plus imaginatifs. Les Essais de Montaigne sont un exemple parfait de cette forme de littérature.

Dans Les Essais, Montaigne utilise une variété de techniques littéraires pour explorer les thèmes qu’il aborde. Il utilise des anecdotes personnelles pour illustrer ses points de vue, et il utilise également des citations et des références à d’autres auteurs pour étayer ses arguments. Montaigne est également connu pour son style d’écriture unique, qui est à la fois simple et élégant.

Les Essais de Montaigne ont eu une grande influence sur la littérature française et sur la littérature en général. Ils ont inspiré de nombreux écrivains à explorer des thèmes similaires dans leurs propres œuvres, et ils ont également influencé la façon dont les essais sont écrits et perçus. Les Essais ont également été traduits dans de nombreuses langues et ont été largement lus dans le monde entier.

En fin de compte, Les Essais de Montaigne sont un exemple parfait de l’importance des essais dans la littérature française. Ils montrent comment les essais peuvent être utilisés pour explorer une grande variété de sujets, et comment ils peuvent être utilisés pour exprimer des idées et des opinions de manière claire et élégante. Les Essais de Montaigne sont un exemple de la façon dont la littérature française a toujours accordé une grande importance aux essais, et ils continuent d’inspirer les écrivains du monde entier.

Les critiques des Essais

Les Essais de Michel de Montaigne ont été largement acclamés pour leur style d’écriture unique et leur approche personnelle de la philosophie. Cependant, ils ont également été critiqués pour leur manque de structure et leur tendance à se perdre dans des digressions. Certains ont également reproché à Montaigne de manquer de rigueur intellectuelle et de ne pas fournir suffisamment de preuves pour étayer ses arguments. Malgré ces critiques, les Essais continuent d’être considérés comme une œuvre majeure de la littérature française et de la philosophie.

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Livre universel, « Les Essais » est l’œuvre maîtresse de Michel de Montaigne (1533-1592), dont la rédaction occupa les vingt dernières années de son existence.

Trois thématiques principales peuvent être dégagées de ce traité philosophique : la vision du monde développée par Montaigne, l’éloge de l’humanisme et le caractère introspectif de l’œuvre.

Les Essais : une vision du monde empreinte de relativisme

Bien que catholique, Montaigne mentionne rarement le Christ, ne s’intéresse pas aux miracles et ne semble pas se préoccuper de notions comme le péché et le salut. Il est avant tout adepte d’un culte de la nature, qui se penche plus sur l’homme que sur son Créateur. En matière religieuse, Montaigne se révèle proche des philosophes antiques comme Epicure. La religion n’est pas un mode de pensée pour lui, mais un vecteur de cohésion sociale.

Il ne développe pas non plus de grandes théories historiques sur l’évolution des peuples. Les anecdotes abondent, l’auteur étant un lecteur assidu des chroniqueurs médiévaux. Montaigne verse souvent dans l’ethnographie, et fait montre de tolérance en se montrant très critique envers la colonisation des Amériques.

C’est certainement dans les domaines de la politique et de la justice que « Les Essais » sont les plus passionnants. Montaigne s’interroge sur la manière dont l’ordre social est assuré dans la civilisation européenne. Il développe une approche toute empirique de l’exercice du droit, qui reconnaîtrait la diversité des hommes et se ferait loin de toute superstition. Pragmatique avant tout, il ne croit pas en un système politique idéal, et s’oppose aux modèles trop théoriques comme celui énoncé par Machiavel.

Art de vivre et humanisme dans le récit de Montaigne

De cette vision du monde découle son approche de l’existence humaine : indifférent au concept chrétien de l’au-delà, Montaigne se focalise sur la vie terrestre. Pour lui, tout projet de vie doit être la justification de chaque moment de l’existence. Sans être pour autant hédoniste, Montaigne défend la préciosité de la vie, due à son extrême fragilité, et définit un art de vivre exprimé dans l’action permanente et la beauté des sentiments.

Il fait notamment l’éloge de l’amitié, à travers sa relation avec La Boétie. De manière générale, il pose les bases d’un art de vivre sain et simple, où l’ouverture aux autres et le respect de soi sont au centre de tout. Son idéal rejette la vanité et se satisfait de plaisirs tels que la lecture, la discussion et le voyage. On note également la place importante occupée par la nature. Montaigne adopte là la position des philosophes de l’Antiquité, ne croyant pas à la supériorité de l’homme sur l’animal.

La notion centrale du livre est certainement la réflexion autour de la nature humaine. Moins optimiste qu’Erasme, Montaigne fait preuve d’humilité en considérant l’homme comme perfectible, et se montre sceptique quant à l’idée de progrès. Il insiste sur la misère de l’homme, mais fait de cette faiblesse l’instrument de sa grandeur. Il se refuse à classifier les hommes, et cherche plutôt à les définir en relatant mœurs, coutumes et évènements.

Lucidité et introspection dans Les Essais de Montaigne

Montaigne ne se définit pas lui-même comme philosophe, même s’il reconnaît l’influence de certaines doctrines sur ses idées. « Les Essais » empruntent aux sceptiques, aux épicuriens et aux stoïciens. Des premiers, il reprend le doute quant à la possibilité pour l’homme d’atteindre la connaissance, limité par son corps et ses passions. Des deuxièmes, il partage l’attrait pour la plénitude de l’existence et les plaisirs simples. Des derniers, il vante la volonté de ne pas s’attacher aux biens extérieurs pour être heureux, fidèle en cela à Sénèque.

« Les Essais » sont enfin un formidable exercice d’écriture, dédié à l’introspection réalisée par Montaigne dans les dernières années de sa vie. L’écriture devient un refuge, une manière de se replier sur soi pour mieux se comprendre. La rédaction des « Essais » peut aussi être interprétée comme une analyse lucide de Montaigne en tant qu’homme, cherchant à répondre à cette seule question : « Qui suis-je ? ».

Le livre s’achève sur une réflexion profonde sur la mort, éliminant résolument sa définition chrétienne et la notion d’au-delà. La conscience de sa propre finitude devient pour Montaigne un moyen d’atteindre la sérénité et de prôner l’amour de la vie.

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Montaigne : Essais (1580)

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Lumière sur…

Les Essais (1580)

– Michel Eyquem de Montaigne –

Un ouvrage rebelle à toute classification

Organisation des essais, une œuvre « en mouvement », extrait : livre troisième, chapitre 6, 📽 15 citations choisies de montaigne.

💡 Les Essais , « Des Cannibales » (I, 31) et « Des coches » (III, 6) sont l’une des œuvres au programme du bac de français pour l’année scolaire 2019-2020. → Consultez la liste des œuvres .

Conçue à l’origine comme un ornement intellectuel à la louange de l’ami disparu, La Boétie, cette œuvre est devenue le miroir d’une vie et d’une personnalité, dont les reflets sont aussi variés que peuvent l’être les expériences de l’être humain qui, dans les faits, en est devenu le véritable sujet.

C omposés de trois livres et de cent sept chapitres, il est malaisé d’y discerner un ordre tranché. Le Livre I, qui peut sembler plus anecdotique que les suivants, est consacré à différentes observations, d’ordre politique ou ethnographique, ainsi qu’à des réflexions philosophiques sur la mort, la solitude, l’éducation, l’amitié. Le Livre II est centré davantage sur la peinture que Montaigne fait de lui-même et de ses sentiments, tandis que le Livre III, publié pour la première fois dans l’édition de 1588, approfondit la réflexion et comporte le récit des voyages de l’auteur. Quoi qu’il en soit, il serait vain de vouloir donner un ordre trop strict à ce livre qui se veut composé « à saut et à gambade », de sorte que la pensée glisse naturellement d’un sujet à un autre.

Publiés pour la première fois en 1580, corrigés et augmentés une première fois pour la version de 1588, et, de nouveau, sur les annotations manuscrites de l’auteur pour l’édition posthume de 1595, les Essais sont pour ainsi dire composés de « strates » superposées. Montaigne n’a cessé d’expérimenter les limites de son propre texte, l’enrichissant selon le principe des « allongeails ».

Les Essais sont donc, selon le titre de l’étude d’un de ses exégètes Jean Starobinski, une œuvre « en mouvement » ( Montaigne en mouvement , 1982). Consubstantiels à leur auteur, ils forment un livre au second degré où le « je » de celui qui écrit conduit la réflexion autant qu’il en est l’objet. Par ailleurs, la poétique du recueil est fondée sur « l’art de conférer » c’est-à-dire de converser. Dès lors que l’enchaînement des idées se produit par le jeu aléatoire des associations, il apparaît que le chemin intellectuel parcouru par Montaigne est proposé en modèle au lecteur qui est implicitement invité à « s’essayer » à son tour, le but final étant de parvenir à une connaissance de soi-même et de l’homme en général, tant il est vrai que « chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition » ( Essais , III, 2).

À une autrefois, ils mirent brusler pour un coup, en mesme feu, quatre cens soixante hommes tous vifs, les quatre cens du commun peuple, les soixante des principaux seigneurs d’une province, prisonniers de guerre simplement. Nous tenons d’eux-mesmes ces narrations, car ils ne les advouent pas seulement, ils s’en ventent et les preschent. Seroit-ce pour tesmoignage de leur justice ou zele envers la religion ? Certes, ce sont voyes trop diverses et ennemies d’une si saincte fin. S’ils se fussent proposés d’estendre nostre foy, ils eussent consideré que ce n’est pas en possession de terres qu’elle s’amplifie, mais en possession d’hommes, et se fussent trop contentez des meurtres que la necessité de la guerre apporte, sans y mesler indifferemment une boucherie, comme sur des bestes sauvages, universelle, autant que le fer et le feu y ont peu attaindre, n’en ayant conservé par leur dessein qu’autant qu’ils en ont voulu faire de miserables esclaves pour l’ouvrage et service de leurs minieres : si que plusieurs des chefs ont esté punis à mort, sur les lieux de leur conqueste, par ordonnance des Rois de Castille, justement offencez de l’horreur de leurs deportemens, et quasi tous desestimez et mal-voulus. Dieu a meritoirement permis que ces grands pillages se soient absorbez par la mer en les transportant, ou par les guerres intestines dequoy ils se sont entremangez entre eux, et la plus part s’enterrerent sur les lieux, sans aucun fruict de leur victoire.

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Essais - Résumé du livre

de Michel de Montaigne

• Description de ce résumé
• Infos techniques

À propos de ce résumé de Essais

Ce document propose un résumé clair et détaillé de Les Essais de Michel de Montaigne dont voici un extrait :

« Par divers moyens on arrive à pareille fin. Les comportements et réactions des hommes varient tant qu’il est difficile de savoir comment attendrir celui qu’on a offensé.

La tristesse se manifeste de différentes manières. En tant qu’émotion vive, elle submerge l’âme et la met en déroute.

Nos affections s’emportent au-delà de nous. L’homme devrait suivre les conseils de Socrate et chercher à se connaitre dans le présent. Au lieu de ça, il se projette toujours au-delà par peur, désir ou espoir.

Comment l’âme décharge ses passions sur des objets faux, quand les vrais lui défaillent. L’homme éprouve le besoin d’exprimer ses émotions même quand il ne peut s’en prendre à la cause de la dite émotion. Il prend n’importe quel prétexte et auditeur pour se soulager émotionnellement. » 

Découvrez la suite dans le document.

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Informations techniques

ISBN numérique : 9782806241436-RES

Analyse de : Natacha Cerf

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Extrait du résumé du livre Essais

Structure de ce résumé de livre.

Ce document a été rédigé par Natacha Cerf

Natacha Cerf est titulaire d'un master 2 en philosophie (Université libre de Bruxelles)

Validé par des experts en littérature

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Natacha Cerf

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Montaigne est connu pour avoir écrit « Les Essais » de 1572, lorsqu'il se retire de la vie publique, jusqu’à sa mort en 1592.

Montaigne y fait un éloge à la vie. Il aborde des thèmes variés sans ordre précis, comme par exemple: les chevaux, l’amitié, la mort, la médecine, le mariage, la maladie etc. Ce sont des réflexions philosophiques sur sa propre vie et sur l’homme. En effet, Montaigne est avant tout un humaniste.

C’est un livre unique et universel qui nous accompagne tout au long de notre vie comme un vieil ami. "Les Essais" sont la description d’une vie qui passe. Chaque lecteur peut reconnaitre une idée ou une partie de son existence, car l’Homme présenté par Montaigne est modeste, commun et non héroïque. A travers l'analyse de sa propre existence, il veut comprendre "Qu’est-ce que l’Homme en général".

Après avoir lu des passages des Essais, certains penseront  : « Mais comment a-t-il su tout cela de moi ?».

Voltaire a dit de Montaigne: «  Le charmant projet qu’il a eu de se peindre, car en se peignant, il a peint la nature humaine. »

A 38 ans, tout juste retraité de sa vie politique, ses essais démontrent que l’Homme n’est pas lui-même dans la vie publique, le monde et le métier. C'est dans la solitude, la méditation et la lecture qu'il se révèle vraiment. C’est une façon de comprendre qui il est, mais aussi une manière de contrôler ses angoisses rencontrées dans cette solitude. On donnait à cette maladie spirituelle le nom de mélancolie. La perte de son meilleur ami, Etienne de La Boétie, n’ayant rien arrangé, Montaigne trouve un remède : L’écriture.

Il tient donc les comptes de ses pensées, de ses délires pour y mettre de l’ordre et reprendre peu à peu le contrôle de soi.

A celui qui n'ose pas entamer la lecture des Essais, nous pouvons donner le conseil que Gustave Flaubert donna à une amie qui ne savait comment aborder Montaigne :

Mais ne lisez pas, comme les enfants lisent, pour vous instruire. Non. Lisez pour vivre. 

Sources : Sarah Bakewell « Comment vivre une vie de Montaigne en une question et 20 tentatives de réponse".

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FRANÇAISE LITTÉRATURE, XVI e s.

Les essais de montaigne.

La découverte du Nouveau Monde

New York Public Library/ Rawpixel ; CC0

De noblesse toute récente par son père et de mère juive convertie, Michel de Montaigne (1533-1592) possède une solide culture humaniste doublée d’une formation en droit. Les Essais , dont la première édition date de 1580, ont une dette envers la culture juridique du temps, et leur écriture s’apparente à la glose, qui complète, corrige ou infirme sans cesse les commentaires antérieurs. D’où l’intuition de la fragilité du jugement humain, que démontre le cas exemplaire des procès en sorcellerie tel qu’il est examiné, et incriminé, dans le chapitre « Des boiteux » – boiteux comme le diable précisément ( Essais , III, 11). Ce constat de fragilité, Montaigne le transporte du domaine du droit à celui de la connaissance en général. Partout, la vérité des choses nous échappe, ou, comme le dit l’« Apologie de Raimond Sebond » en une formule lapidaire, « nous n’avons aucune communication à l’être » (II, 12). Montaigne voit dans la prolifération des commentaires un symptôme du dérèglement de son temps (III, 13). D’où la supériorité des Anciens sur les Modernes, lesquels sont capables au mieux de greffer leurs gloses sur les écrits des premiers, non de leur substituer des œuvres comparables en vérité et en force. Du commentaire, le texte des Essais retient le cours brisé, rebondissant d’allégation en allégation, enchevêtrant les références et multipliant les digressions. Au passage, un chapitre évoque les « Cannibales » ou Indiens du Brésil (I, 31). Un autre, intitulé « Des coches », c’est-à-dire des voitures (III, 6), traite de la conquête de l’Amérique, où les voitures justement n’existaient pas, et de sa destruction brutale. Le tout, sans véritable conclusion, s’achève de manière hédoniste, par le chapitre « De l’expérience » (III, 13), conclu par quelques vers d’Horace. Composés à l’origine de deux livres, les Essais sont sans cesse augmentés d’« allongeails », et d’un troisième livre, en 1588. Sur l’exemplaire de Bordeaux, l’ensemble est complété de centaines de gloses manuscrites, qui seront intégrées aux éditions posthumes. Très vite, les Essais sont traduits en anglais par John Florio, aussitôt lus et cités par Shakespeare, en particulier dans La Tempête . En Angleterre, le mot « essai » devient un nom commun, lequel revient en France au temps des Lumières , par le détour des Philosophes.

De septembre 1580 à novembre 1581, en marge d’un voyage en Italie, pour prendre les eaux mais aussi pour conduire une mission diplomatique, Montaigne a tenu un Journal qui le conduit jusqu’à Rome, dont il admire la grandeur passée et les ruines actuelles.

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Les Essais, de Michel de Montaigne (1580-1588) ?

Rédigé le 27 July 2023

9 minutes de lecture

• 01. Résumé rapide : réflexions diverses de l'auteur sur le monde ?
• 02. Les Essais : un ouvrage divisé en trois livres ?
• 03. Les enjeux Des Essais ?
• 04. Thèmes et pistes de réflexion Des Essais ?

Résumé rapide : réflexions diverses de l'auteur sur le monde ?

Les Essais de Montaigne sont une œuvre littéraire majeure du XVIe siècle. Publiés en trois livres entre 1580 et 1595, ils représentent un recueil de réflexions et d'essais personnels de l'auteur, Michel de Montaigne.

?Dans ses Essais, Montaigne explore une multitude de sujets allant de la philosophie et de la morale à la politique et à la nature humaine. Il utilise un style d'écriture unique, employant un langage simple et direct, qui permet de transmettre ses pensées de manière accessible et authentique.

? L'œuvre est marquée par la pensée humaniste de Montaigne , qui privilégie la connaissance de soi et la tolérance envers les autres. Il remet en question les certitudes de son époque, critiquant les préjugés et les croyances rigides, tout en prônant le respect de la diversité humaine

Les Essais de Montaigne sont une introspection profonde sur la nature humaine et la condition humaine, exprimant une vision complexe et nuancée du monde . Cette œuvre a eu une influence significative sur la pensée philosophique et littéraire, et demeure une lecture essentielle pour tous ceux qui cherchent à comprendre la complexité de l'âme humaine.

Les Essais : un ouvrage divisé en trois livres ?

? Chaque essai peut être considéré comme une exploration indépendante d'un sujet spécifique, sans qu'il y ait une continuité linéaire entre eux . Montaigne aborde une variété de sujets allant :

• Des questions philosophiques et morales
• Aux anecdotes personnelles
• Aux observations sur la vie quotidienne

À l'intérieur de chaque essai, Montaigne emploie souvent une approche en forme de digression, en abordant un sujet , puis en s'écartant pour discuter d'autres idées apparentées, avant de revenir au sujet initial.

Livre I : 57 chapitres

Le livre I des Essais contient 57 chapitres dont :

• « De l'oisiveté », (chapitre 8) : pourquoi il écrit
• « Que philosopher c'est apprendre à mourir » (chapitre 19) : l'attitude qu'il adopte face à la mort
• « De la coutume » (chapitre 22) : les contradictions de l'Homme
• « De l'institution des enfants » (chapitre 26) : il exprime des idées très libérales et humanistes sur l'éducation des enfants
• « De l'amitié » (chapitre 27)

Le Livre I des Essais de Montaigne est une fascinante introspection de l'auteur sur lui-même et sur la condition humaine. Dans ce livre, Montaigne entreprend un voyage intérieur où il explore ses pensées, ses émotions et ses convictions. Il aborde des sujets tels que l'éducation, l'amitié, la peur de la mort, la solitude, la vanité et la sagesse.

? Montaigne remet en question les certitudes de son époque, critiquant les préjugés et les croyances rigides, tout en prônant le respect de la diversité humaine

En l'amitié de quoi je parle, elles se mêlent et confondent l'une en l'autre, d'un mélange si universel, qu'elles effacent, et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes. Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne peut s'exprimer, qu'en répondant: Parce que c'était lui, parce que c'était moi. Livre I, Les Essais

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Livre II : 38 chapitres

Le livre II des Essais contient 38 chapitres dont :

• « Des livres » (chapitre 10) : Montaigne juge ses lectures
• « Apologie de Raymond Sebond » (chapitre 12) : en étudiant ce théologien espagnol du XVème sièlce, Montaigne expose sa propre philosophie
• « De la présomption » (chapitre 17) : où Montaigne fait son autoportrait

Le Livre II des Essais de Montaigne poursuit le voyage introspectif de l'auteur , approfondissant ses réflexions sur une variété de sujets. Dans ce livre, Montaigne se penche sur des thèmes tels que la cruauté, la compassion, la conscience, la peur, l'amour, la philosophie, la religion et la sexualité.

?‍♂️ Il explore les nuances de la nature humaine , examinant les motivations et les comportements complexes qui animent les individus. Le Livre II est marqué par une profonde réflexion sur la moralité et les valeurs humaines, t out en mettant l'accent sur l'importance de la tolérance et de l'ouverture d'esprit. Montaigne continue de défendre le doute, la remise en question et l'acceptation de la diversité des opinions.

Qui verra l'homme sans le flatter, il n'y verra ni efficace ni faculté qui sente autre chose que la terre et la mort. Livre II, Les Essais

Livre III : 13 chapitres

Le livre III, ajouté au moment de l'édition de 1588, des Essais contient 13 chapitres dont :

• « De l'art de conférer » (chapitre 8) : où il expose son goût pour la conversation
• « De la vanité » (chapitre 9) : Montaigne explique sa vision du travail, des affaires, du voyage
• « De l'expérience » (chapitre 13) : Montaigne expose son art de vivre

Le Livre III des Essais de Montaigne approfondit davantage sa quête de compréhension de l'âme humaine et de la condition humaine. Dans ce livre, Montaigne aborde des sujets tels que l'éducation des enfants, la vertu, l'amour de la vieillesse, la conscience morale, la foi, la peine de mort et la cruauté.

? Le Livre III reflète la pensée humaniste de Montaigne, qui met l'accent sur la tolérance, la compassion et l'ouverture d'esprit. Il poursuit son plaidoyer pour le doute et la remise en question des dogmes établis, privilégiant la sagesse du cœur plutôt que celle de l'intellect

Je réponds ordinairement à ceux qui me demandent raison de mes voyages: que je sais bien ce que je fuis, mais non pas ce que je cherche. Livre III, Les Essais

Les enjeux Des Essais ?

Contre la rhétorique

Montaigne use d'un style « descousu et hardy » (« décousu et hardi ») pour mieux laisser aller sa pensée, qu'il veut voir comme un « cheval échappé ».

? Alors que la rhétorique profite d'une place centrale dans les études humanistes, il affirme quant à lui qu'elle n'a rien à voir avec le style véritable.

Celui-ci devrait au contraire être propre à chaque individu, imitant sa propre respiration, sa propre gestuelle

Il pose ainsi la question d'être éloquent sans chercher à l'être , c'est-à-dire qu'il questionne l'apparition du naturel chez une personne. Selon lui, le naturel suppose une certaine pratique ; il n'est pas, paradoxalement, une chose immédiate mais nécessite un entraînement tel qu'il fait oublier sa volonté d'être naturel.

L'assiette chez Montaigne

Chez Montaigne, l'équitation est une image centrale.

? Le naturel, d'abord, est comme l'assiette du cavalier : pour monter à cheval, il doit être capable de maîtriser un certain nombre de gestes. Alors il sera en mesure « d'oublier » son apprentissage pour parvenir à une adéquation entre ses mouvements et ceux de sa monture.

⚖️ L'assiette renvoie également à l'équilibre dans l'existence. Un cavalier sur son cheval profite toujours d'un équilibre instable : il est perpétuellement en mouvement du fait des aléas et des cahots provoqués par sa monture. Pour Montaigne, l'équilibre existentiel a à voir avec ce mouvement incessant , qui nécessite de trouver des postures toujours changeantes mais toujours harmonieuses.

Une discussion avec l'absence

Montaigne écrit ses essais pour combler le vide provoqué par la mort de son ami cher, Etienne de La Boétie. C'est pour cela que Les Essais n'ont pas de plan préétabli et sont si décousus : ils fonctionnent comme une conversation véritable que Montaigne aurait mené avec son ami mort.

?? Ainsi,  Les Essais sont une manière de se rapporter à l'absent, à l'autre. Aussi le lecteur en vient-il à être considéré comme un ami.

De même, la voix de Montaigne fait entendre d'autres voix : celles de La Boétie, évidemment, mais aussi les penseurs de l'Antiquité, des écrivains, des poètes. Il montre alors la polyphonie dont tout individu est constitué. L'auteur cherche à accorder les contradictions (les différentes voix) dont il est fait.

Les Essais de Montaigne, un viatique pour notre temps. https://t.co/jSr1Cgsbpm — michel santo (@michelsanto) January 24, 2023

Moi, Michel de Montaigne

Montaigne ne parle pas du « moi » : il parle de « Moi, Michel de Montaigne » . Le lecteur découvre donc les réflexions du philosophe à partir d'anecdotes tirées de son existence, et trouve dans cette exposition l'image d'un être quelconque.

Montaigne se présente comme un être lambda, au contact de la vraie vie : on y voit ses contradictions, ses relations constitutives, le mouvement de sa vie sans lequel il serait mort.

?️ Pour Montaigne, chaque individu contient en lui tous les hommes, et c'est pourquoi sa démarche a autant de sens : en se racontant lui-même, il raconte l'humanité dans son ensemble. Il invite ainsi le lecteur à se regarder lui-même comme il regarde les autres.

Thèmes et pistes de réflexion Des Essais ?

Les cannibales

Montaigne est l'un des premiers à observer les autres cultures (hors Europe) avec un regard curieux , et non pas condescendant.

C'est ainsi qu'il compare les peuples « cannibales » aux Européens, pour trouver plus de « barbares » chez ces derniers, contrairement aux idées de l'époque :

Nous les pouvons donc bien appeler barbares, eu égard aux règles de la raison, mais non pas eu égard à nous, qui les surpassons en toutes sortes de barbarie. [...] Ils sont encore en cet heureux point, de ne désirer qu'autant que leurs nécessités naturelles leur ordonnent ; tout ce qui est au-delà est superflu pour eux. »

Les animaux

? Pour Montaigne, si l'humain se place au-dessus des animaux, c'est qu'il est trop prétentieux . L'auteur, observant la faune, met vite en doute cette conviction.

Dans le chapitre « Apologie de Raymond Sebond », Montaigne convoque ainsi de nombreux exemples qui démonte l'idée de supériorité de l'homme sur l'animal :

« Comment connait-il, par l'effort de son intelligence, les branles internes et secrets des animaux ? Par quelle comparaison d'eux à nous conclut-il la bêtise qu'il leur attribue ? Quand je joue avec ma chatte, qui sait si elle passe son temps de moi plus que je ne fais d'elle ? »

Le corps humain

? Montaigne s'intéresse avant tout à l'être humain et à toutes ses dimensions. C'est ainsi qu' il accorde une large place au corps, notamment sur la base de ses propres souffrances. Il engage ainsi chacun à connaître son corps , puisque c'est un compagnon de vie auquel nous ne pouvons pas échapper :

C'est une absolue perfection, et comme divine, de savoir jouir loyalement de son être. Nous cherchons d'autres conditions, pour n'entendre l'usage des nôtres, et sortons hors de nous, pour ne pas savoir ce qu'il fait. Nous avons beau monter sur des échasses, nous ne marchons que sur nos jambes. Et sur le plus haut trône du monde, nous ne sommes assis que sur notre cul. »

L'éducation

?‍? En matière d'éducation, Michel de Montaigne fait également preuve d'une grande modernité.

Il critique la verticalité de l'enseignement qui fait de l'enfant un entonnoir où l'on verserait les savoirs. Au contraire, il faut insister sur la qualité de l'enseignement, plutôt que sur la quantité.

L'amour et l'amitié

? Montaigne s'amuse des amalgames entre amour et amitié. Il décrit l'amitié en usant d'un vocabulaire amoureux, mais semble donner la primauté au premier plutôt qu'au second.

Ainsi, l'amour ne serait qu'un « désir forcené » vers ce qui toujours nous fuit, mais l'amitié est une « chaleur générale et universelle, tempérée au demeurant et égale, une chaleur constante et assise, toute douce et policée, qui n'a rien d'âpre et de poignant. »

Montaigne déploie ses idées sur l'amitié à partir de sa propre expérience, merveilleuse, avec Etienne de La Boétie.

? C'est d'ailleurs la mort de celui-ci qui le hantera. Si pour lui, « philosopher, c'est apprendre à mourir », elle ne doit cependant pas condamner la vie elle-même :

« Nous troublons la vie par l'idée de la mort et la mort par l'idée de la vie. L'une nous ennuie, l'autre nous effraie. [...] Si nous n'avons pas su vivre, c'est injustice de nous apprendre à mourir, et de séparer la fin de son tout. Si nous avons su vivre constamment et tranquillement, nous saurons mourir de même. »

Aussi, après avoir adhéré à l'idéal des stoïciens, qui imposait de se préparer à la mort pour ne pas à la craindre, Montaigne défend finalement l'idée que, pour savoir mourir, il faut savoir bien vivre, en souriant dans la vieillesse.

Le goût du bonheur

« Pour moi donc, j'aime la vie. »

? La recherche du bonheur est, pour Montaigne, le but légitime de chaque homme. C'est ainsi que sont justifiées ses conceptions libérales sur l'éducation, son respect pour les « sauvages » découverts en Amérique, sa tolérance et sa simplicité - et, parfois, son égoïsme !

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Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.

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Bonjour, j’ai une dissertation a faire et on nous demande quel portrait Montaigne fait-il de lui même dans cet extrait ( Michel de Montaigne, Les essais, III, 9, «De le vanité».) pourriez vous m’ éclairer dessus s’il vous plait ? Merci !

Bonjour j’ai une question auquel je n’arrive pas a répondre : En quoi es-ce curieux que Montaigne ai décidé d’écrire Les Essais en Français ? Merci d’avance

Bonjour quelqu’un pour m’aider svp Pourquoi peut-on dire que certaines œuvres argumentatives sollicitent un effort de réflexion de la part du lecteur tout autant qu’elles invitent à abandonner les idées reçues ?

Bonjour J’ai besoin d’aide Comment on détermine les grands ensembles d’un chapitre Merci

Bonjour, cela se voit généralement par plusieurs critères : – La typographie du texte, qui est parfois marquée par des blancs ou de grands espaces, – Les grands thèmes qui se dégagent du texte, – les grandes actions/péripéties/événements du texte

Bonne journée.

Les Essais, Montaigne : « Des cannibales » et « Des coches » : fiche de lecture

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Montaigne invente une forme littéraire nouvelle : l’essai .

Comme l’indique la Préface « Au lecteur » , les Essais ne sont pas une autobiographie, mais plutôt un autoportrait dans lequel l’auteur livre sa pensée en mouvement et ses réflexions sur toute sorte de sujets. Cette œuvre s’inscrit dans l’ humanisme .

Cette fiche de lecture porte sur les chapitres « Des cannibales » (I, 31) et « Des coches » (III, 6) au programme du bac de français 2020 dans le cadre du parcours « Notre monde vient d’en trouver un autre ».

Fiche de lecture en vidéo :

Extraits analysés pour le bac de français :

• Des Cannibales, « Or je trouve, pour revenir à mon propos » (on appelle « barbares » ce qui ne correspond pas à nos propres moeurs)
• Des Cannibales , « Ils ont leurs guerres contre les nations »
• Des Cannibales, excipit, « trois d’entre eux… » (Le rencontre avec les trois Indiens)
• Des coches « En côtoyant la mer… »

Qui est Montaigne ?

Né en 1533 , Montaigne a vécu sous Henri II et connu l’atrocité des guerres de Religion .

D’abord Magistrat, période pendant laquelle il noue une amitié indéfectible avec Etienne de la Boétie , il se retire en 1571 pour se consacrer à la réflexion et à l’écriture.

Ses Essais sont l’œuvre de toute une vie : il en commence la rédaction en 1572 et ne l’achève qu’à sa mort en 1592.

Montaigne y aborde tous les sujets : la médecine, la vie publique, l’éducation (voir l’ analyse du chapitre « De l’institution des enfants » ), l’amitié, le bonheur (voir l’ analyse de l’extrait « Quand je danse je danse » ) la mort, les guerres de religion, la découverte du Nouveau Monde, le colonialisme, etc.

Dans un contexte de guerres de Religion, Montaigne se démarque par une pensée à contre-courant de son époque : il prône la tolérance et dénonce la cruauté, la colonisation et la torture.

Les chapitres « Des cannibales » et « Des coches » : résumé

Les Essais de Montaigne comportent 107 chapitres répartis en trois livres qui abordent des sujets très variés.

Les deux chapitres au programme du bac de français 2020 (« Des cannibales » I, 31 et « Des Coches III, 6) mènent une réflexion sur la découverte du Nouveau Monde , le colonialisme et la relativité des valeurs et des moeurs .

Dans le chapitre « Des Cannibales » (I, 31), Montaigne montre que l’ on appelle « barbare » ce qui ne correspond pas à nos propres mœurs et pire encore, ce qui est proche de la nature.

Or, pour lui, les civilisations dont on découvre l’existence, proches de la nature, sont des sociétés vertueuses qui connaissent le respect des anciens , de l’ honneur et de la fidélité .

Leurs coutumes anthropophages pour se venger de leurs ennemis peuvent sembler barbares, mais les Européens pratiquent la torture , autrement plus barbare.

A la fin du chapitre, Montaigne narre sa rencontre avec trois brésiliens venus à Rouen. Ces derniers s’étonnent du système politique français fondé sur la monarchie héréditaire et sur l’acceptation par le peuple des inégalités.

Le chapitre « Des Coches » (III, 6) évoque tout d’abord la peur que Montaigne éprouve dans les transports . L’auteur passe alors en revue les modes de déplacement des rois dans différentes civilisations et critique les dépenses publiques des souverains pour les jeux et les fêtes.

Il en arrive à évoquer le Nouveau Monde («  Notre monde vient d’en trouver un autre  »), promis au progrès selon lui alors que le nôtre est menacé de décadence.

Montaigne condamne la colonisation et les massacres perpétrés contre les indigènes. Il clôt son chapitre par un bref paragraphe qui revient au sujet initial («  Et pour en revenir à nos voitures « ).

Les thèmes importants dans les chapitres « Des cannibales » et « Des coches »

La curiosité.

Montaigne est animé d’une curiosité conforme à l’esprit humaniste. Il est avide de connaissances nouvelles sur les civilisations qui entourent l’Europe.

Pour écrire ces deux chapitres, il a lu des récits d’expéditions , notamment les récits de Lopez de Gomara, le secrétaire de Cortès.

Il est allé à la rencontre de trois Indiens à Rouen dont il relate l’entrevue dans « Des Cannibales ».

La description précise des coutumes et mœurs des Cannibales, de leur boisson que Montaigne est allé jusqu’à goûter, montre une curiosité insatiable envers tout ce qui est nouveau, inhabituel.

La barbarie

Dans « Des cannibales », Montaigne nous invite à repenser la notion de barbarie en la définissant d’abord comme «  ce qui ne fait pas partie de ses usages « .

Il dénonce ainsi les préjugés ethnocentristes des Européens qui considèrent leur société meilleure que les autres par rejet de ce qui est différent.

Puis il opère un retournement en montrant que la barbarie réside plutôt dans les artifices qui dénaturent l’homme et dans le goût des Européens pour la torture et la violence .

Source de perfection et de pureté , la nature est pour Montaigne supérieure à la culture et reste une garantie de bonne moeurs.

Dans « Des cannibales », Montaigne fait l’éloge des « lois naturelles » qui régissent la vie des Indiens et qu’il oppose aux lois artificielles des Européens.

Les Cannibales, qui mènent une vie simple et authentique , sont un modèle de bon sens face aux Européens pervertis par l’artifice.

Généralement, on donne au mot culture un sens positif mais pour Montaigne, la culture se confond avec l’ artifice , « le mensonge, la trahison, la dissimulation ».

La culture nous a dénaturé au point de nous rendre inhumain : «  Nous avons exploité leur ignorance et leur inexpérience pour les amener plus facilement à la trahison, à la luxure, à la cupidité, et à toutes sortes d’inhumanités et de cruautés, à l’exemple et sur le modèle de nos propres moeurs !  » .

Le bon Prince

Le XVIème siècle est un siècle de réflexion intense sur les questions politiques à travers Les Six Livres de la République de Jean Bodin et Le Prince de Nicolas Machiavel. Montaigne est aussi influencé par le Discours de la servitude volontaire de son ami La Boétie.

Dans les Essais , il démystifie la fonction royale , en nous faisant adopter le point de vue des Indiens qui s’attarde sur des détails cocasses : «  Ils trouvaient en premier lieu fort étrange que tant de grands hommes, portant barbe, forts armés et qui entouraient le roi (…) acceptent d’obéir à un enfant « .

Pour Montaigne, le bon Prince est un prince qui respecte les lois de la nature , qui veille à la dépense publique , qui n’abrutit pas son peuple de jeux ou de divertissements.

Dans « Des coches », il donne en exemple les rois du Mexique et du Pérou qui font preuve de courage et se dévouent jusqu’à la mort pour leur Peuple.

Les particularités de l’écriture de Montaigne

Fidèle à l’esprit humaniste , l’écriture de Montaigne est imprégnée de la culture gréco-latine .

Ainsi, son raisonnement dans « Des Cannibales » s’appuie sur des citations de Plutarque et Platon.

Montaigne va jusqu’à citer dans son propre texte des vers d’auteurs latins (Virgile, Horace, Properce, Sénèque…). Ces citations sont incorporées dans le corps même du texte français comme si Montaigne voulait montrer l’unité et la continuité entre le latin et le Français .

Son écriture est aussi d’une grande variété et se laisse porter par son sujet.

Le chapitre « Des coches » par exemple est une immense digression sur un sujet pourtant bien ciblé au départ : les voitures (les coches).

Ces digressions ne sont pas des erreurs : Montaigne revient à son sujet quand bon lui semble, comme à la fin du chapitre : «  Et pour en revenir à nos voitures « .

Il montre par là un désir de liberté d’écriture , le plaisir de divaguer d’une idée à une autre sans se laisser enfermer dans un plan préconçu comme cela arrive dans les textes philosophiques.

Que signifie le parcours : « Notre monde vient d’en trouver un autre » ?

Tu t’en es sans doute aperçu, la phrase «  Notre monde vient d’en trouver un autre  » est tirée du chapitre «  Des coches  ».

Pourquoi proposer une phrase écrite par Montaigne lui-même comme intitulé du parcours ?

Tout simplement parce que cette phrase est riche de sens :

• L’autre monde, ce sont bien sûr les civilisations nouvelles découvertes en Amérique à partir du XVème siècle et dont Montaigne se montre curieux.
• Ce monde est « autre » et il entre en confrontation avec le nôtre : c’est un miroir pour les civilisations européennes.
• L’autre Monde, c’est aussi la civilisation grecque et latine que l’humanisme redécouvre.

La curiosité à l’égard des civilisations nouvelles

La phrase «  Notre monde vient d’en trouver un autre  » exprime tout d’abord la curiosité de l’Europe à l’égard des civilisations nouvelles découvertes depuis 1492.

Cette curiosité est évidente chez Montaigne : il décrit de façon très précise dans « Des Cannibales » les mœurs et coutumes des habitants du Brésil. Il et soucieux de dépeindre l’image la plus fidèle possible de ces nouveaux peuples.

Son texte devient une sorte d’encyclopédie de l’Autre et témoigne d’un appétit d’altérité conforme à l’esprit humaniste .

Le Nouveau Monde : un miroir pour notre civilisation européenne

Mais Montaigne pose très vite le problème de la confrontation entre ces civilisations et les pays européens : la découverte du Nouveau Monde offre un miroir à notre civilisation européenne , miroir qui n’est pas à l’avantage des Européens.

La proximité des Cannibales avec la nature met en effet en évidence notre goût immodéré pour l’artifice.

Le sens de l’honneur et de la vaillance des Indiens nous renvoie à notre duplicité et à notre défaillance morale.

Montaigne nous invite alors à renverser notre vision des choses : ce sont les Européens, par leur cruauté, leur duplicité et leur goût pour l’artifice, qui sont les barbares. Le nouveau monde, proche de la nature, est une civilisation plus authentique, dépourvue des artifices et de la corruption de l’argent.

Le Nouveau monde : la civilisation greco-latine ?

La phrase «  Notre monde vient d’en trouver un autre  » désigne bien sûr les civilisations géographiquement éloignées de l’Europe, mais elle s’applique aussi aux civilisations éloignées dans le temps comme la civilisation gréco-latine que l’humanisme redécouvre .

Montaigne, imprégné de la lecture des textes anciens, les cite et les incorpore à son texte comme s’il les avait fait siennes.

Pour Montaigne, le monde des Anciens est aussi un exemple à suivre pour sa vertu , sa modération et sa sagesse .

Lectures cursives possibles :

♦ Eldorado, Laurent Gaudé ♦ L’arrivée à New-York dans Voyage au bout de la nuit de Céline ♦ Supplément au voyage de Bougainville, Diderot ♦ Cannibale, Didier Daeninckx

Les 3 vidéos préférées des élèves :

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• Comment trouver un plan de dissertation ? [vidéo]

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Qui suis-je ?

Amélie Vioux

Professeure et autrice chez hachette, je suis spécialisée dans la préparation du bac de français (2nde et 1re).

Sur mon site, tu trouveras des analyses, cours et conseils simples, directs, et facilement applicables pour augmenter tes notes en 2-3 semaines.

Je crée des formations en ligne sur commentairecompose.fr depuis 14 ans.

Tu peux également retrouver mes conseils dans mon livre Réussis ton bac de français 2025 aux éditions Hachette.

J'ai également publié une version de ce livre pour les séries Techno ici.

26 commentaires

Des fiches au top et qui m’aident à mieux comprendre les oeuvres ! Un grand merci !

Merci pour ton retour Camélia ! 🙂

Bonjour, J’ai une prise de note à faire sur le texte des cannibales. Je ne comprends pas comment faire et je ne comprends pas le texte. Avez-vous des conseils ? Merci

Bonjour, Je vais passer le bac de français d’ici quelques mois et j’aurais voulu savoir si je pouvais passer sur « Des Cannibales » et « Des Coches » de Montaigne ou dois-je choisir un seul chapitre? Cordialement

Bonjour, Pour commencer, merci de partager vos connaissances. Je passe mon épreuve oral de français cette année, donc votre site m’aide grandement, or, j’ai choisi de redoubler, est-ce que les textes étudiés cette année seront les mêmes que l’an prochain? Merci, Bonne journée

Bonjour Thibault, Tout va dépendre de ton enseignant : si tu refais une année avec le même enseignant et que ce dernier garde une partie des textes, alors tu pourras les représenter. Si tu changes de professeur, il y a peu de chance de présenter les mêmes textes ! Par ailleurs, un quart du programme est renouvelé chaque année, donc au minimum un quart de tes textes seront renouvelés.

Bonjour, Merci de votre réponse.

Merci pour vos fiches!!! Elles sont claires et instructives. Quelle ressource pour nos révisions!

Fiches de lecture au top, j’ai commandé votre livre et comment vous dire qu’il est génial ! Merci infiniment

Merci pour ce retour enthousiaste Daya ! 🙂

Bonjour, Je dois faire un plan de dissertation en français: « Montaigne n’est pas précisément. ce qu’on appelle aujourd’hui un homme engagé. Simplement il a horreur de la frénésie et de l’intolérance, et il se trouve que l’intolérance la plus frénétique règne à travers son pays. Discutez en vous appuyant sur les textes étudier en cours. » Mon prof a dit en cour que son intolérance est du au guerres civique et religieuse en France à son époque, hors je ne comprend pas quel passage des Cannibales ou des Coches je suis sensé citer. J’espère que vous allez pouvoir m’aider! Merci beaucoup pour votre site, je viens de le trouver et je pense qu’il va énormément m’aider à réussir mon bac de français en fin d’année.

Bonjour, je suis dans la même situation malheureusement personne ne t’as répondu plus tôt mais est ce que tu as eu une correction ? Quelques éclaircissements sur le sujet seraient super utiles.

Incroyable j’ai le même sujet et je suis bloqué dessus aussi…

Bonjour, madame je suis en première et vos fiches de lecture m’ont beaucoup aidé. J’aimerais savoir si vous contez faire une fiche sur « La Controverse de Valladolid » étant donné que cette oeuvre est au programme de première. Merci de votre réponse.

Bonjour Jayson, La controverse de Valladolid n’est pas au programme de 1re; en revanche, c’est une lecture cursive judicieuse que ton professeur vous propose pour ce parcours (les lectures cursives sont choisies librement par vos enseignants). Je n’en ai pas fait de fiche de lecture pour le moment.

merci pour vos fiches tres constructives sur Baudelaire cela ma beaucoup aidé

Bonjour madame,

Tout d’abord un grand merci pour tout vôtre travail , vous comptez ouvrir une application avec tous les livres et les fiches . Merci encore

Bonjour Zinoo, Je n’ai pas prévu d’application mais il te suffit de venir sur mon site internet et de te procurer mon livre pour travailler également sur un format papier.

bonjour est il possible d’avoir un grand résumé sur la comdanation des européens et de la visions des indiens ?

Bonjour d’après vous es ce qu’il y aurai des points communs entre ces 2 extraits ou des différences puisque on me demande de traiter le sujet mais selon moi il n’y a que des points communs critique de la civilisation européenne , critique du pouvoir en Europe ….

Je passe en première l’année prochaine et je me sers beaucoup de vos fiches pour préparer mon bac.

Les « Lettres Persanes » de Montesquieu étant au programme de première, je me permets de vous demander si vous contez faire une fiche de lecture pour cette œuvre ?

Par ailleurs, je vous remercie pour la qualité et la simplicité de vos fiches.

Bonjour Laura, J’ai fait une fiche de lecture sur chacune des œuvres au programme. Tu peux retrouver toutes mes fiches de lecture sur cette page !

Merci beaucoup pour votre réponse. Néanmoins, je viens de vérifier sur le site de l’éducation national le programme de français pour la première générale, et je trouve bien les « Lettres Persanes ». Alors que sur le lien que vous m’avez transmis je ne trouve pas la fiche sur cette œuvre. Pouvez-vous donc m’éclairer à ce sujet ?

Je m’excuse de vous solliciter autant.

Bonjour Laura, Le lien vers la fiche de lecture n’apparaissait en effet pas. Je viens de le rajouter ! N’hésite pas non plus à utiliser la barre de recherche de mon site pour trouver des textes et fiches de lecture.

Merci beaucoup !

Super merci beaucoup ce site est génial ! Il y a tout ce qu’il faut pour réussir !

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Site internet

Oral du bac de français

Ecrit du bac de français, pour aller plus loin, des cannibales.

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Michel de Montaigne

(1533-1592), 100% numérique.

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